Essaouira : une école française vivement critiquée

19 septembre 2021 - 10h00 - France - Ecrit par : S.A

À Essaouira, les syndicats de l’enseignement ont, à travers un sit-in organisé vendredi 17 septembre, manifesté leur colère suite à la cession d’un institut public d’art à une école française.

La cession de l’Institut Hassania 2 d’ouverture artistique et littéraire (anciennement appelée école Auguste Beaumier) au groupe scolaire Eric Tabarly n’est pas du goût des sept syndicats de l’enseignement dans la province d’Essaouira qui ont tenu un sit-in vendredi dans la ville, rapporte Le Desk. Dans un communiqué, l’UNTM, l’UGTM, CDT, la FNE, l’ODT, l’UMT et FDT dénoncent « un complot avéré dont le but est de priver les enfants du peuple de leurs établissements publics ».

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Selon les explications d’une source syndicale locale, la cession de l’institut a été actée « lors des derniers instants du mandat de Saaid Amzazi (ministre de l’Éducation nationale) au sein du gouvernement sortant ». Pour les militants syndicaux d’Essaouira, cette opération est « une catastrophe pour les jeunes de la ville. « Ni la direction pédagogique, ni les professeurs ne connaissent leur sort dorénavant », fait savoir Abdeljalil Labrini, secrétaire provincial du Syndicat national de l’enseignement relevant de la Fédération démocratique du travail (FDT).

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« Les documents que nous avons consultés mentionnent un projet de rasage de l’établissement, dont la superficie est comprise entre 5000 et 6000 m2 », se désole-t-il. Créé au 19ᵉ siècle, l’Institut est considéré comme « un patrimoine architectural de la ville », ajoute-t-il. La saison dernière, l’école a accueilli près de 1000 élèves, malgré le contexte de la pandémie de Covid-19, précise le syndicat de l’enseignement de la FDT dans un communiqué.

De son côté, Marie-Christine Marcelino, directrice du groupe scolaire Eric-Tabarly a confirmé la cession de l’institut à travers un message sur le site du groupe, annonçant « la relocalisation » de l’établissement pour l’année scolaire 2021-2022.

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