Dépenses estivales : comment les MRE dynamisent l’économie marocaine

Au Maroc, les touristes et les Marocains résidant à l’étranger (MRE) contribuent à la forte augmentation des dépenses de consommation des ménages en cette période estivale. Quid de son impact sur l’économie marocaine ?

Aux yeux des experts économiques, la forte augmentation des dépenses de consommation des ménages renforce non seulement la croissance économique à court terme, mais elle peut également contribuer à renforcer les infrastructures touristiques et à améliorer la capacité de l’économie marocaine à tirer parti des saisons touristiques, en investissant les revenus générés par cette activité dans le développement des services touristiques et l’amélioration de la qualité des produits locaux. L’augmentation des dépenses de consommation pendant les vacances d’été « a un impact positif sur les différentes activités économiques, qu’elles soient liées au secteur formel ou informel ; ce qui influe donc sur le taux de croissance économique, car la consommation est l’un des déterminants de cette croissance, aux côtés de l’investissement et des exportations », assure à Hespress Abderrazak El Hiri, professeur de sciences économiques à l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès.

Selon ses explications, le besoin de dépenser pendant ces vacances et de couvrir leurs frais « pousse un certain nombre de familles à emprunter, ce qui stimule directement le secteur des prêts et des banques ». L’expert souligne toutefois que l’augmentation des dépenses de consommation pendant cette période « pourrait conduire à une hausse de l’inflation si cela rompt l’équilibre entre l’offre et la demande ; ce qui peut être observé à travers l’augmentation des prix de plusieurs services et biens durant cette période ». Il invite donc les familles marocaines à « faire preuve de rationalité et gérer leurs dépenses de manière à ne pas affecter leur capacité d’épargne et les dépenses liées à leurs obligations après les vacances d’été, notamment les dépenses de la rentrée scolaire ».

La consommation des ménages marocains durant ces trois mois « ne peut être que bénéfique pour l’économie nationale, car elle augmente la demande intérieure pour une gamme de biens et services ; ce qui permet à de nombreuses entreprises de réaliser des bénéfices importants et de créer ainsi un certain nombre d’opportunités d’emploi », abonde l’expert économique Mohamed Jadri auprès du même site. Et d’ajouter : l’augmentation des dépenses de consommation « stimule le trésor, par le biais d’un ensemble de taxes, dont la taxe sur la valeur ajoutée et l’impôt sur le revenu ».