Les dattes algériennes au Maroc sous surveillance

10 février 2025 - 20h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Les dattes algériennes commercialisées au Maroc sont saines et ne constituent pas une menace pour la santé des consommateurs, ont assuré des professionnels marocains du secteur, émettant toutefois des doutes quant à la qualité de ce produit importé du voisin de l’Est.

À en croire les professionnels marocains du secteur des dattes, les dattes algériennes ne contiennent pas de pesticides ou de substances cancérigènes nuisibles à la santé des Marocains. Ils invitent toutefois à la prudence en ce qui concerne la qualité de ce produit importé qui inonde le marché marocain à quelques semaines du mois sacré de Ramadan. L’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) veille au grain et procède aux vérifications nécessaires sur les produits importés, a déclaré à Hespress, le président de la Fédération des importateurs d’épices, de dattes et de fruits secs.

Alors que les normes exigent que chaque unité de dattes importées pesant moins de cinq kilogrammes soit emballée, les dattes algériennes sont importées dans des caisses pesant jusqu’à 14 kilogrammes, dénonce le responsable, révélant par ailleurs l’existence de fraudes en ce qui concerne les certificats délivrés par les unités d’emballage agréées avant la sortie des cargaisons du port.

À lire : Les dattes algériennes bloquées à la frontière marocaine

La polémique sur les importations de dattes algériennes relance le débat sur la nécessité de renforcer la production marocaine de dattes, dans ce contexte particulier de sécheresse sévère et de rareté des précipitations. Le Maroc prévoit de produire 300 000 tonnes de dattes d’ici 2030. Le nouveau contrat-programme signé entre le gouvernement et la Fédération interprofessionnelle nationale de la filière des dattes ambitionne de planter 5 millions de palmiers, dont 3 millions dans les oasis traditionnelles, et d’augmenter les surfaces cultivées en dehors des oasis de 14 000 hectares à 21 000 hectares.

Pour sa part, un ingénieur agronome spécialisé dans les pesticides, les engrais et les intrants agricoles, a expliqué que les dattes algériennes importer au Maroc pourraient contenir des résidus de pesticides, soulignant que les risques de contamination et de propagation peuvent être évités si l’ONSSA maintient une certaine rigueur dans les contrôles de ces produits. Il a assuré que les pays exportateurs de dattes vers le Maroc, tels que la Tunisie, l’Algérie, l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis, s’efforcent de respecter les normes internationales en matière de résidus de pesticides.

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