Camélia Jordana a accusé ouvertement les policiers de "massacrer" des hommes et femmes pour leur couleur de peau, samedi dernier sur France 2, dans l’émission "On n’est pas couché". Face à la virulence de ses mots, le ministre de l’Intérieur répond par la négative à travers un tweet. "Non, madame, "les hommes et les femmes qui vont travailler tous les matins en banlieue" ne se font pas "massacrer pour nulle autre raison que leur couleur de peau". Ces propos mensongers et honteux alimentent la haine et la violence. Ils appellent à une condamnation sans réserve", rapporte 20minutes.fr.
La réplique de la chanteuse n’a pas tardé. Par le même canal utilisé par le ministre, elle écrit : "Mes propos mensongers et honteux tentent d’alimenter un dialogue avec nos dirigeants (vous), pour faire avancer les choses. Mais vous niez alors que vous voyez très bien ce qui se passe. Et nous aussi. Votre devoir est de nous protéger. Protégez-nous", a tweeté Camlia Jordana.
Christophe Castaner n’est pas le seul à aller contre les propos de la chanteuse. Dans un communiqué, le syndicat de police Alliance, a dénoncé dimanche, des "accusations inadmissibles envers les policiers et qui ont nom racisme, meurtres… ". Il entend saisir le procureur de la République et demande au ministre de l’Intérieur d’en faire de même. Il sera suivi par le syndicat des commissaires de la police nationale (SPCN) qui, dans un tweet, a parlé d’un "témoignage consternant" d’une "nouvelle star de la bêtise" qui démontre en deux minutes "la pauvreté de sa pensée", accompagnée d’arguments "scandaleux et calomnieux", diffusés sur le service public.
De tweet en tweet, la polémique enfle et prend des allures politiques. De nombreux élus de droite et d’extrême droite, comme Eric Ciotti (LR), Julien Odoul (RN), ont également dénoncé sur Twitter les "propos honteux" de l’artiste. Camélia Jordana a en revanche reçu le soutien public des élus européens insoumis tels que Manon Aubry et Manuel Bompard. L’ex-député LREM, Aurélien Taché, tout en lui apportant son soutien, lui a écrit que "le prix à payer va être terrible… Tu le savais. Ils vont nier puis retourner la charge de la preuve et une fois encore, chercher à faire passer les victimes pour des coupables. Cette France est si différente de celle dans laquelle nous avons grandi".
Dans un communiqué, publié dimanche soir, SOS Racisme apporte également son soutien à la chanteuse et "réitère sa demande que soit ouvert le chantier de la lutte contre le racisme au sein de la police et de la gendarmerie".