Alors que le conseil national de sécurité n’a autorisé qu’un regroupement de 400 personnes, l’événement a connu la participation de 1200 manifestants, selon la police. Mais les organisateurs parlent de plusieurs milliers. Rassemblés sous la bannière « #HijabisFightBack Protest », on pouvait compter de nombreuses femmes portant fièrement le foulard et scandant des slogans comme « Pas touche à mon foulard » et « Pas touche à mes études », indique lacapitale.be.
Si la cour constitutionnelle a estimé dans son arrêt que « la disposition en cause ne fait pas de distinction fondée sur la nature des convictions religieuses », Hajare Boujtat, porte-parole du collectif des 100 diplômées, dénonce « une discrimination de fait ». « Sur le papier, ça dit que ce n’est pas discriminatoire, mais dans la réalité, la plupart du temps, ça vise les femmes portant le foulard, même si d’autres minorités peuvent être aussi atteintes. Donc, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Ce sont les femmes portant le foulard qui sont plus particulièrement exclues », affirme-t-elle.
Sur les pancartes on peut lire « Neutralité n’est pas exclusion ». Pour Souhaïla Amri, membre du collectif Imazi Reine, « l’interdiction des signes religieux au niveau de l’enseignement supérieur dépasse le principe de la neutralité de l’État et tend vers une laïcisation de la société ». C’est en 2017 que plusieurs élèves avaient introduit une action en cassation devant le tribunal de première instance de Bruxelles contre le règlement d’ordre intérieur de la Haute école Francisco Ferrer de la Ville de Bruxelles, « interdisant à ses étudiants de porter des signes manifestant une appartenance philosophique ou religieuse, notamment un couvre-chef ».
Le tribunal s’est tourné vers la cour constitutionnelle pour une question préjudicielle. C’est finalement le 4 juin dernier que la Cour constitutionnelle a donné raison à l’école. Néanmoins les ministres francophones du gouvernement bruxellois se sont prononcés pour « une levée de l’interdiction du port de signes convictionnels pour les étudiants de l’enseignement supérieur et de promotion sociale pour la rentrée 2020 », précise la même source.