Belgique : un élu affirme sa ferme opposition au port de voile

29 mai 2021 - 10h40 - Belgique - Ecrit par : S.A

Le président du Mouvement réformateur (MR), Georges-Louis Bouchez a réagi à la condamnation de la STIB par le tribunal du travail de Bruxelles qui avait reçu une plainte pour discrimination fondée sur les convictions religieuses et sur le genre. Elle encourage la société à interjeter appel.

Une femme de confession musulmane portant le foulard et à la recherche d’un emploi avait déposé plainte contre la Société des transports intercommunaux de Bruxelles (STIB), rapporte la Ligue des Droits Humains. Dans sa plainte, elle a expliqué avoir sollicité les agences d’intérim et postulé à la STIB en décembre 2015 et janvier 2016. Mais sa candidature n’a pas été évoquée. Les agences de recrutement lui ont expliqué que la STIB a adopté une politique de neutralité qui n’autorise aucun signe convictionnel et qu’elle devrait s’y conformer en retirant son foulard. Choquée, elle porta alors plainte contre la société. Selon le tribunal de Bruxelles, cette politique est contraire à la loi. La société de transport bruxellois sera condamnée pour discrimination fondée sur les convictions religieuses et sur le genre.

Cette décision n’a pas plu au président du MR. Georges-Louis Bouchez encourage la STIB à faire appel. Il entend mener des actions au sein du Parlement. « Nous allons déposer des propositions de décrets, d’ordonnances et de lois parce qu’il faut quitter cette hypocrisie. On ne peut pas dire tout le temps que notre État est neutre, et ne pas assumer ces conséquences. Il faut demander la neutralité aux agents de l’État », a-t-il déclaré sur Bel RTL.

« Pour les Libéraux, la liberté de conviction est absolue. Les gens peuvent porter les signes qu’ils souhaitent, de pratiquer la religion qu’ils souhaitent. Mais quand on est un agent de l’État, on doit se conformer à la neutralité. Donc on a le choix : si évoquer sa conviction religieuse ou politique est plus important que le reste, vous ne pouvez pas être un agent de l’État », a-t-il rappelé.

Le sénateur donne deux exemples pour expliquer sa position. Premier exemple : « Ce n’est pas parce que quelqu’un a été candidat à une élection que lorsqu’il est au guichet, de l’administration communale par exemple, il porte le pin’s de son parti politique ». Second exemple : « Si demain, il y a au guichet un homme avec une kippa (calotte portée traditionnellement par les Juifs pratiquants), dans une administration bruxelloise, est-ce que vous pensez que ça ne va pas déterminer quelle file prendront certaines personnes ? Je ne veux pas de cette société de division ».

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