Au Maroc, le bras de fer responsables d’écoles privées-parents d’élèves se poursuit

14 juillet 2020 - 12h30 - Maroc - Ecrit par : S.A

Alors que les propriétaires d’écoles privées insistent sur le paiement des frais de scolarité des mois d’avril, mai et juin en intégralité, les parents d’élèves ne démordent pas. Malgré la médiation du ministère de l’Éducation nationale, la situation perdure.

«  Avec l’enseignement à distance durant le confinement, les écoles privées tiennent coûte que coûte à ce qu’on paye en intégralité les frais de scolarité du troisième trimestre. Or, outre les coûts supplémentaires en internet ou matériel informatique, les parents d’élèves ont assuré l’essentiel de l’enseignement de leurs enfants. Trouvez-vous juste qu’on paye le même montant de l’enseignement présentiel pour l’enseignement à distance  », explique Noureddine Akkouri, président de la Fédération nationale des associations des parents d’élèves (FNAPEM). À l’en croire, les parents veulent négocier pour payer uniquement la part correspondant au service fourni par les écoles.

Pourtant, les propriétaires de ces écoles ne sont pas hermétiques au dialogue. C’est du moins ce qu’affirme Hanane Jabrane, vice-présidente de la Fédération marocaine de l’enseignement et de la formation privés (FMEFP), également représentante des écoles privées au conseil d’administration de l’Académie régionale de l’éducation et de la formation (AREF) du Grand Casablanca- Settat. La FMEFP «  a pris l’initiative d’engager un dialogue franc et réaliste avec les parents des élèves, en vue de trouver un terrain d’entente permettant d’assurer la pérennité de nos structures et la continuité pédagogique tout en tenant compte de leur situation financière  », a-t-elle confié à Challenge.

«  À l’issue de ce dialogue, nous avons préconisé l’écoute et la solidarité, au cas par cas. À titre d’exemple, les parents en cessation d’activité professionnelle ont été totalement dispensés de régler les frais de scolarité pour les mois de confinement. D’autres ont bénéficié d’une réduction allant de 30% à 50%. Alors que les parents, dont les revenus n’ont pas été affectés par la pandémie, ont été priés de régulariser l’intégralité de la scolarité de leurs enfants  », a-t-elle fait savoir.

La médiation du ministère de l’Éducation nationale n’a pas jusque-là permis de régler le différend qui oppose les deux parties. «  Il y a des écoles qui ont pris l’initiative, dans le cadre de la médiation, pour totalement exempter les parents pour les trois mois. D’autres ont proposé des pourcentages, tandis qu’une dernière catégorie insiste sur le paiement de la totalité des frais  », explique le président de la FMEFP. Selon Bouchaib Nadir, avocat au barreau de Casablanca, les deux parties ont des positions justes mais «  la solution reste le dialogue.  »

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Education - Ministère de l’Education nationale

Aller plus loin

Les écoles privées baissent de 50% leurs frais du 3e trimestre

Les parents d’élèves ne payeront pas la totalité des frais de scolarité dus pour le compte du 3ᵉ trimestre. C’est la promesse faite par le ministre de l’Éducation nationale,...

Maroc : les écoles privées ne veulent pas renégocier les frais

La fixation des frais de scolarité et d’assurance suggérée par le ministère de l’Éducation nationale, n’est pas du goût des dirigeants d’écoles privées. Ces derniers...

Nouveau rebondissement dans le bras de fer écoles privées-parents d’élèves

Face au refus de paiement des frais de scolarité des mois d’avril, mai et juin, certaines écoles privées ont assigné les parents d’élèves.

Un parent d’élève fait plier une école privée

Le tribunal de première instance de Khemisset a débouté une école privée qui a exigé d’un parent d’élèves le paiement des frais de scolarité avant la délivrance d’un document...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : cette violence qui interpelle

La parlementaire Nadia Bouzendoufa, du Parti de l’Authenticité et de la Modernité, interpelle Mohamed Saad Berrada, ministre de l’Éducation nationale sur sa stratégie visant à réviser la circulaire ministérielle n° 14/867 et à adopter des mesures...

Maroc : une école mise en vente avec ses élèves ?

Au Maroc, un agent immobilier se retrouve malgré lui au cœur d’une polémique après avoir publié une annonce de vente d’une école privée en incluant les élèves.

L’arabe obligatoire dans une école en Belgique

Un établissement catholique flamand propose un cours d’arabe obligatoire à ses élèves de dernière année, une initiative inédite en Belgique.

Golf à l’école : la décision du ministre marocain fait jaser

La directive du ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, dans laquelle il demande de promouvoir la pratique du golf dans les établissements scolaires, a suscité de vives critiques sur les réseaux...

Maroc : indignation après l’assassinat d’une enseignante par un élève

Au Maroc, la Fédération nationale de l’enseignement (FNE, affiliée à l’Union marocaine du travail) appelle à une mobilisation forte et immédiate après l’agression violente d’une enseignante par un élève ayant entraîné la mort de celle-ci.

La chanteuse Mariem Hussein au cœur d’une nouvelle polémique

Des internautes marocains se sont indignés des propos de la chanteuse et actrice marocaine Mariem Hussein sur l’éducation sexuelle.

Quand la rentrée scolaire pousse les Marocains à l’endettement

L’approche de la rentrée scolaire et la fin des vacances d’été riment souvent avec le recours aux prêts bancaires devant permettre aux parents marocains de subvenir aux besoins de leurs enfants. Et, les banques se livrent une concurrence très forte.

Maîtrise de l’anglais : le Maroc à la traîne

Alors que les Marocains délaissent de plus en plus le français pour l’anglais, le Maroc est encore à la traîne quant à la maitrise de langue de Shakespeare.

Maroc : un manuel scolaire aux couleurs "LGBT" fait polémique

Le Parti de la justice et du développement (PJD) a demandé le retrait des manuels scolaires dont les couvertures sont aux couleurs du drapeau LGBT.

Des conditions strictes pour enseigner dans le privé au Maroc

Le ministère de l’Éducation nationale a récemment autorisé les enseignants du public à donner des cours supplémentaires dans le privé, sous certaines conditions. Pour arrondir leurs fins de mois, ces professeurs devront obtenir une autorisation...