Fraude aux dattes : l’Algérie infiltre le marché marocain via la Tunisie

4 février 2025 - 20h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Alors que les dattes algériennes sont indésirables au Maroc, des distributeurs tunisiens ont trouvé l’astuce pour ruser avec les importateurs marocains.

À l’approche du mois sacré de ramadan, des opérateurs tunisiens contournent le refus des commerçants marocains d’importer des dattes algériennes. Ils achètent ces dattes à bas prix, puis les revendent aux importateurs marocains, en les présentant comme étant des produits tunisiens, accompagnés de faux certificats d’origine tunisienne, constate le quotidien Assabah. Or, de nombreux Marocains n’ont cessé d’appeler au boycott des dattes algériennes.

À lire :Maroc : la question des dattes algériennes arrive au parlement

L’Association des commerçants de dattes a récemment organisé un sit-in le marché de Derb Milan, à Casablanca, l’un des plus grands marchés de dattes du Royaume, pour manifester contre l’importation de dattes algériennes. Selon les manifestants, l’importation de dattes algériennes, en plus des risques sanitaires qu’elles pourraient présenter, se trouve en contradiction avec les principes de soutien à l’économie marocaine. Cette action visait à soutenir la production locale de dattes. Les manifestants ont appelé le gouvernement à intensifier ses efforts pour empêcher ces produits d’entrer sur les marchés marocains.

À lire :Des dattes algériennes déguisées en tunisiennes au Maroc

Le royaume possède des oasis riches en dattes dans plusieurs régions, telles que Zagora, le Tafilalet et Ouarzazate, à même de répondre aux besoins du marché local avec une qualité élevée, et des prix compétitifs. La production locale s’est d’ailleurs développée grâce à des investissements dans les oasis du sud, notamment dans les régions du Tafilalet et du Drâa. Résultat : on note une augmentation de l’offre locale de l’ordre de 15 %. Il s’avère nécessaire de poursuivre ce soutien aux producteurs marocains de dattes. « La production locale couvre une grande partie des besoins du marché. Les importations doivent donc se limiter à des variétés de luxe ou à des quantités restreintes », plaide une source informée.

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