Maroc : pourquoi le "poisson des pauvres" devient hors de prix

24 août 2024 - 20h00 - Economie - Ecrit par : S.A

À Nador, les prix des sardines connues sous le nom de « poisson des pauvres » s’envolent au grand dam des consommateurs. Excédés, ceux-ci s’emparent des réseaux sociaux pour dénoncer le comportement des courtiers qu’ils tiennent pour responsable de cette flambée des prix.

Une seule caisse de sardines aux enchères au port de Beni Ensar coûte 2000 dirhams, et le prix du kilogramme revient à 100 dirhams. De quoi susciter l’indignation de nombreux citoyens, en particulier ceux à revenu limité, qui ont du mal à s’en procurer. Sur la toile, ils expriment leur colère. L’augmentation des prix des sardines aujourd’hui est due à une offre limitée et une demande élevée, le prix de la caisse de sardines ayant atteint 2000 dirhams au port de Beni Ensar en raison de la disponibilité de seulement 6 caisses lors de la vente aux enchères, a précisé le président de l’Association Badr des commerçants de poisson, de viande, de volaille et de légumes du marché central de Nador.

À lire :Maroc : la sardine, autrefois « poisson des pauvres », devient un luxe

Selon ses explications rapportées par Nadorcity, cette flambée des prix est principalement liée aux besoins des restaurants qui ont rivalisé pour obtenir cette quantité limitée. Mais ces clarifications sont loin de convaincre les consommateurs. Selon eux, le prix des sardines en période d’abondance ne descend pas en dessous de 25 dirhams par kilogramme à Nador, un prix que l’on ne retrouve même pas dans les villes intérieures du Maroc qui ne possèdent ni littoral ni port de pêche. Ils pointent d’un doigt accusateur « l’avidité des courtiers et des intermédiaires qui exploitent le besoin des gens de se nourrir pour réaliser des profits énormes, menaçant ainsi la stabilité du pays. »

À lire :Le prix du poisson s’envole au Maroc

Face à cette situation, les consommateurs appellent le gouvernement et les autorités locales « à agir immédiatement pour mettre fin à cette corruption qui sévit sur les marchés et affecte la vie des citoyens, qu’il s’agisse de poissons, de volailles ou même de légumes, qui ont également atteint des prix exorbitants en raison des courtiers et des grands exportateurs qui vident les marchés pour remplir leurs poches en euros. »

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Nador - Pêche - Prix - Alimentation - Distribution

Aller plus loin

La viande rouge, un luxe inaccessible pour les ménages marocains

La viande rouge est devenue un luxe pour les ménages marocains à revenu moyen en raison de son prix élevé. Comme alternative, ces derniers ont commencé à prioriser les...

Les Russes boudent le poisson marocain

Les importations russes de poissons et de fruits de mer marocains ont connu une baisse inquiétante au cours du premier trimestre 2024, dégringolant à 1 600 tonnes, soit trois...

La sardine, un poisson devenu hors de prix au Maroc

Au Maroc, plusieurs facteurs expliquent la flambée des prix de la sardine qui ronge non seulement le pouvoir d’achat des ménages mais produit également un impact négatif sur la...

Le Maroc face à une baisse des stocks de poissons

Le secteur de la pêche au Maroc est en crise. Les professionnels de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima évoquent une « pénurie » inquiétante de poissons, entrainant une...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc Telecom baisse les commissions des cartes de recharge

L’Union marocaine du travail (UMT) s’insurge contre la décision d’Itissalat Al-Maghrib (IAM-Maroc Telecom) de réduire la marge bénéficiaire des commerçants sur les cartes de recharge.

Le Maroc contraint d’importer du blé

Le Maroc se tourne une fois de plus vers le marché international pour augmenter ses importations de blé afin de compenser la baisse considérable de sa production durement touchée par la sécheresse cette année.

Maroc : l’huile d’olive devient un luxe

Au Maroc, le prix de l’huile d’olive augmente fortement. En cause, la sécheresse et les vagues de grande chaleur qui ont touché la production de ce petit fruit indispensable aux saveurs des mets des Marocains.

Pastèques : le Maroc perd du terrain sur le marché européen

Au premier semestre 2024, les exportations marocaines de pastèques vers l’Europe ont baissé de 50,31 % par à la même période de l’année dernière.

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

Des Marocains célèbrent la fin des accords de pêche avec l’Europe

Sur Facebook, de nombreux internautes marocains et des spécialistes des relations maroco-européennes affichent leur satisfaction après la décision de la Cour de justice annulant les accords de pêche entre l’Union européenne (UE) et le Maroc.

Cosmétiques contrefaits : une bombe à retardement pour les Marocaines

Nadia Radouane, spécialiste en dermatologie et esthétique, alerte les Marocaines sur les risques liés à l’utilisation des produits cosmétiques contrefaits.

Maroc : une croissance paradoxale entre exportations et importations d’avocats

Alors que le Maroc produit de plus en plus d’avocat, devenant l’un des principaux fournisseurs en Europe, la part des importations continuent de croître.

Ramadan au Maroc : qui en profite le plus ?

Pendant le mois de Ramadan, les dépenses moyennes des ménages marocains connaissent une hausse de 18,2 % par rapport aux autres mois de l’année, selon une étude du Haut-commissariat au plan (HCP). Les secteurs de l’alimentation, de la vente des tenues...

Intoxications alimentaires : le Maroc à l’épreuve de la restauration rapide

La députée Hanane Atarguine, du groupe parlementaire du Parti authenticité et modernité (PAM), a demandé au ministre de l’Intérieur de prendre des mesures pour renforcer les contrôles dans les restaurants et établissements de restauration rapide afin...