La sardine, un poisson devenu hors de prix au Maroc

2 septembre 2024 - 15h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Au Maroc, plusieurs facteurs expliquent la flambée des prix de la sardine qui ronge non seulement le pouvoir d’achat des ménages mais produit également un impact négatif sur la chaîne de valeur.

Le kilo de la sardine coûte 35 dirhams dans certaines régions du royaume. La flambée des prix de la sardine s’explique par le phénomène du changement climatique ayant entraîné des courants qui ont fait s’éloigner les bancs de sardines, la loi de l’offre et de la demande, dans les zones côtières, mais aussi une forte demande. Plusieurs industriels de la transformation des produits de la pêche comptent augmenter leurs capacités de production et achètent le kilo de sardine à 9 dirhams au lieu de 4 dirhams. Quant aux exportateurs, ils auraient opté pour un renchérissement des prix sur le marché afin de revendre à prix abordable sur le marché européen, dans les 5 euros le kilo. « Certains opérateurs sondés pointent du doigt un lobbying exercé au niveau des ports. Le prix flambe déjà avant d’arriver à la halle aux poissons », rapporte le journal Les Inspirations Éco. « Nous sommes incapables de déterminer l’intermédiaire responsable de ce dysfonctionnement », déplore un opérateur cité par le quotidien.

À lire :Maroc : la sardine, autrefois « poisson des pauvres », devient un luxe

Selon la Fédération des pêches maritimes (FPM), ces perturbations impactent négativement la grande consommation, mais aussi la chaîne de valeur, de par le déséquilibre causé au niveau des zones de pêche. La configuration de la sardine étant tout aussi importante pour la pêche côtière que pour les navires RSW (réfrigérés), « toute incidence sur la disponibilité pose problème au niveau de l’ensemble de la chaîne de valeur, dont les usines de transformation, ce qui est le cas actuellement. » Pour inverser la tendance, la FMP a adressé des recommandations aux pouvoirs publics. Elle propose notamment de procéder à un zoning qui devrait être déterminé par les autorités concernées. Certains professionnels s’attendent à une intervention du ministère de tutelle via des missions de contrôle par la commission compétente. D’autres émettent le souhait de voir le Conseil de la concurrence entrer en ligne dans ce dossier.

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