Brahim Asloum s’indigne des insultes racistes envers Sarah Ourahmoune

Candidate à la présidence de la Fédération française de boxe (FFB), la championne de boxe Sarah Ourahmoune a annoncé lundi son retrait de la course après avoir été victime d’insultes racistes et sexistes sur les réseaux sociaux. Son compère Brahim Asloum a exprimé son indignation suite à ces attaques.

« J’ai été la cible d’attaques racistes et sexistes », a dénoncé Sarah Ourahmoune dans un post sur Instagram, précisant avoir reçu « des mots comme ‘l’arabe de service’, ‘femme de ménage de la Fédération’, ou encore ‘la chienne de…’, sans compter les messages anonymes d’une violence inouïe et profondément choquante ». La vice-championne olympique à Rio en 2016 ajoutera : « Je ne peux l’accepter. Je refuse de me taire. Et, pour la première fois, je ressens que ce combat-là, ce n’est pas ici, à cette place que je vais le mener. Je suis scandalisée, et profondément attristée. Je découvre avec une douleur sincère que mon sport, celui que j’ai tant aimé, traverse une période de souffrance qui va au-delà des simples rivalités. Notre société est en souffrance, et je suis inquiète pour nous tous ».

Le post de l’ancienne championne a suscité une vague de réactions. Mardi, sur le plateau de La chaîne L’Équipe, Brahim Asloum a exprimé son indignation : « J’ai un peu honte, j’ai mal, franchement je souffre, je me mets à la place de Sarah », a-t-il déclaré, se désolant du fait que « ce sont des gens avec des origines, des gens comme nous, qui se permettent de l’insulter ». Très remonté, le champion olympique à Sydney en 2000 rembobine : « Mais pour qui vous vous prenez ? Ce groupe de collectif d’entraîneurs, les trois quarts d’entre eux n’ont pas fait le dixième de ce qu’a fait cette championne. Ils se permettent de mettre son titre en jeu, de parler de ses origines, de lui manquer de respect. À la base, ce sont des éducateurs sportifs, qui se permettent de parler comme ça de leur entourage, mais quel exemple de merde ! ».

« Nous c’est que des jeunes issus de l’immigration qui sont déjà en difficulté. Ces propos ne doivent pas exister chez nous, je ne dis pas qu’ils doivent exister ailleurs, mais encore moins ici ! », s’est offusqué le consultant de France Télévisions. Et de conclure : « Sarah, dans toutes les instances, c’est une personne respectée. On a rarement quelqu’un, dans notre discipline, je parle de la boxe, qui arrive à ce niveau intellectuel et là, on lui manque de respect comme ça, comme si c’était une planche pourrie… Tout ce qu’on dit au quotidien, ça sert à rien, parce que ce sont qui sont sur le terrain soi-disant qui doivent prôner la bonne parole, des bonnes actions, faire grandir nos enfants, leur donner un espoir de s’épanouir, eh bien dans leur dos, voilà ce qu’ils disent de nos champions et nos championnes ».