« En France, la laïcité exclut les femmes musulmanes »
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Photo : Joe Bella - The Guardian
L’entrée en scène de la défenseure marocaine Nouhaila Benzina, première joueuse à porter du hijab à une coupe du monde féminine, est une révolution saluée au Royaume-Uni. De quoi amener une entraîneure britannique à comparer son pays à la France, où le port du voile dans le sport reste interdit.
Depuis le 30 juillet, Nouhaila Benzina est entrée dans l’histoire en devenant la première joueuse voilée à disputer un match au Mondial féminin. « C’est un moment de grande fierté. Je savais que cela arriverait à un moment donné, mais je ne pensais pas que cela arriverait si tôt. Nous allons dans la bonne direction », a déclaré au journal The Guardian Yasmin Hussain, 39 ans, l’entraîneure principale de Frenford & MSA, une grande équipe féminine de l’est de Londres qui entretient des liens étroits avec la communauté musulmane locale. Elle n’hésite pas à faire une comparaison entre le Royaume-Uni qui progresse sur la question du port du voile dans le sport et la France qui est encore à la traîne.
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« Si vous nous comparez à la France, à ce que les gens doivent endurer juste pour faire du sport, vous verrez que nous avons la chance d’être bien accueillis. Nous vivons une époque formidable », a-t-elle déclaré. Malgré la décision de la FIFA datant de 2014 sur la question, le port du hijab est interdit en France sur les terrains de football. Le gouvernement d’Élisabeth Borne a d’ailleurs affiché sa détermination à l’interdire pour le respect de la laïcité. En juin, le Conseil d’État a rejeté la requête des Hijabeuses – un collectif de joueuses musulmanes qui réclamaient l’annulation de l’article premier du règlement de la Fédération française de football (FFF) qui interdit depuis 2016 le port de tout « signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale ».
À lire :Le voile dans le sport : Borne s’engage, les Hijabeuses résistent
Au Royaume-Uni, c’est tout le contraire, et ce, grâce à la volonté de la Fédération anglaise de football (FA), celle de rendre le football féminin plus inclusif au cours des deux dernières années, notamment en distribuant des hijabs gratuits et en organisant des ateliers sur la diversité, fait savoir Yasmin Hussain, précisant qu’environ 40 % des joueuses de son club, qui comprend des joueuses non musulmanes, portent un hijab. Une recommandation qu’elle dit formuler à toutes les joueuses pour des raisons de sécurité.
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