Universités françaises : la hausse des frais d’inscription contournée

30 août 2019 - 18h20 - France - Ecrit par : I.L

La hausse des frais d’inscription a été annoncée à grand renfort médiatique. Elle est appliquée dès la rentrée 2019-2020 aux étudiants issus des pays hors de l’Union européenne (UE). Mais, elle n’aura finalement pas eu l’impact escompté. En effet, celle-ci a été contournée grâce aux exonérations partielles appliquées par plus de 74 universités et institutions d’enseignement supérieur en France.

Après le bouclage des pré-inscriptions, l’année universitaire démarre sous peu en France. Au regard des statistiques finales, l’augmentation des frais d’inscription annoncée par le Premier ministre français a eu un impact limité sur les inscriptions.

Même si, pour le Gouvernement d’Edouard Philippe, l’objectif principal, in fine, était d’améliorer le classement des universités françaises au niveau mondial en dotant ces institutions de plus de ressources grâce aux frais d’inscription supplémentaires, cette mesure a été contournée.

Ainsi, de nombreuses universités, parmi les 75 que compte la France, ainsi que bon nombre d’institutions d’enseignement supérieur se sont jointes au mouvement de refus d’augmenter leurs frais d’inscription envers ces étudiants dits "extra-communautaires" en optant pour des exonérations.

Grâce à cette option nouvelle, les conseils d’administration de nombreux établissements supérieurs français ont fait bénéficier aux étudiants une exonération partielle qui leur permet d’acquitter un montant de droits égal à celui payé par les étudiants européens et, ce, dans la limite de 10% des nouveaux étudiants inscrits. Un décret de 2013 offre cette possibilité aux universités.

Cette décision, prise en novembre 2018, par le Premier ministre français, Edouard Philippe, unilatéralement, sans s’être au préalable concerté avec les universités françaises, n’a pas été du goût de celles-ci. Ainsi, d’un coup, les droits d’inscription sont passés de 170 à 2.770 euros pour les étudiants inscrits en Licence, de 243 à 3.770 euros pour ceux inscrits en Master et de 380 à 3.770 euros pour ceux qui voudraient s’inscrire pour soutenir une thèse de Doctorat.

Cette décision avait suscité pourtant des craintes de voir les étudiants issus de pays d’Afrique aller s’inscrire dans d’autres pays. A l’arrivée, les demandes d’inscription ont certes baissé dans certaines universités mais, grâce à ces exonérations, beaucoup d’étudiants issus des pays d’Afrique ont pu s’inscrire sans avoir à débourser des frais supplémentaires.

En 2018, les pays africains qui ont été les plus importants pourvoyeurs d’étudiants en France étaient le Maroc (avec 38.000 étudiants), l’Algérie (26.116 étudiants), la Tunisie (12.390 étudiants) et le Sénégal (9.407 étudiants). La France accueille actuellement un peu plus de 343.000 étudiants étrangers, dont 46% sont originaires de pays d’Afrique.

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