Cette étude indique que malgré une interdiction officielle, des punitions verbales et symboliques, comme les insultes et brimades, sont monnaie courante dans le primaire. Viennent ensuite les punitions dites éducatives – la répétition d’écriture et la baisse de notes. Plus alarmant, le rapport note qu’environ 28 % des élèves du primaire ont subi des châtiments corporels, notamment des coups avec un objet ou un instrument, fait savoir l’Économiste.
L’application des sanctions, au niveau du secondaire, révèle des nuances par rapport au primaire, mais conserve certaines similitudes. En tête de liste figurent les avertissements et les notifications aux parents, méthodes de punitions les plus couramment utilisées. D’autres sanctions d’ordre éducatif, tels que les travaux supplémentaires, sont également en vigueur.
Cependant, le constat est sans appel : les châtiments corporels n’ont pas disparu, malgré les assurances du ministère de l’Éducation nationale. Selon l’enquête, 30,6 % des élèves du secondaire rapportent avoir été frappés avec un objet, tandis que 17,3 % mentionnent avoir reçu des gifles et/ou des coups. Les résultats de l’étude suggèrent également que les garçons seraient plus souvent victimes de ces punitions et châtiments corporels que les filles.
Des Marocains encore favorables aux châtiments corporels à la maison
Une étude du réseau Afrobaromètre a mis en lumière il y a quelques mois une tendance préoccupante : plus de la moitié (53 %) des Marocains sont favorables aux châtiments corporels pour discipliner les enfants. Cette tendance n’est pas limitée au Maroc ; l’enquête, menée dans 36 pays africains, révèle que dans des pays tels que le Cameroun, le Bénin, le Burkina Faso et le Nigeria, 90 % des citoyens considèrent que la force physique est un outil nécessaire pour discipliner les jeunes. Toutefois, un renversement de tendance est perceptible dans certains pays, notamment le Maroc, le Malawi et la Tanzanie, où une majorité de citoyens éduqués et à revenu élevé rejettent cette méthode d’éducation.
Entre 2016 et 2022, une baisse de 5 % a été constatée dans la croyance en l’efficacité des châtiments corporels parmi les citoyens de 32 pays africains, cette baisse atteignant 2 % au Maroc. Les citoyens des zones urbaines sont plus susceptibles de désapprouver cette pratique (40 %) comparativement à ceux des zones rurales (36 %). Les personnes âgées de plus de 55 ans sont également plus enclines à s’opposer à cette forme d’éducation. Il est à noter que selon l’Organisation mondiale de la santé, ces châtiments entravent le développement des enfants et violent leurs droits. Bien que le Maroc ait ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant en 1993, interdisant et punissant toute forme de violence envers les enfants, la pratique persiste, malgré l’article 32 de la Constitution marocaine qui stipule l’égalité de protection juridique, sociale et morale pour tous les enfants.