L’Union européenne veut mettre fin au transfert de fonds des Marocains résidant en Europe vers leur pays d’origine via les banques marocaines présentes sur le continent.
L’Union européenne a décidé, vendredi 13 décembre 2002, un élargissement historique à dix nouveaux pays qui vont pousser ses frontières jusqu’à la Russie et l’Ukraine. Ceci change assez considérablement la place du Maroc dans cette grande zone Euromed.
"Pour la première fois dans l’Histoire, l’Europe va s’unir par la libre volonté de ses peuples", a déclaré le président de la Commission européenne, Romano Prodi.
Le 1er mai 2004, entreront en Europe la Pologne, la Hongrie, la Tchéquie, la Slovaquie, la Slovénie, Malte, Chypre et les trois anciennes républiques baltes de l’ex-URSS : la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie. La Roumanie et la Bulgarie attendront 2007.
Les différents pays acceptés ont cependant prévu de consulter leur opinion par référendum avant de ratifier les traités d’adhésion. Dans certains pays comme Malte, la Lettonie ou la République tchèque, les résultats pourraient être serrés, selon les sondages.
La nouvelle Europe à 25 comptera un peu plus de 450 millions de citoyens, soit 75 millions de plus. Ce sera le plus grand ensemble occidental, devant les Etats-Unis. Mais il sera plus pauvre puisque avec 20% de population en plus, sa richesse ne s’accroîtra que de 4,6%. Mais l’on sait, avec l’expérience espagnole et portugaise, avec quelle rapidité les marchés européens font rattraper le retard aux nouveaux membres.
Il s’agit de l’élargissement le plus important de l’histoire de la construction européenne, depuis la fondation de la Communauté européenne en 1957.
Selon le calendrier prévu, le traité d’adhésion des nouveaux membres doit être signé en avril 2003 à Athènes, sous la future présidence grecque de l’Union, qui prendra le relais du Danemark le 1er janvier.
Au total, les Quinze de l’UE s’apprêtaient à débloquer un paquet de 40,7 milliards d’euros pour la période 2004-2006. L’élargissement ne coûtera cependant qu’environ 25 euros par an par habitant de l’actuelle UE, entre 2004 et 2006. Pour la Turquie, les Quinze ont décidé de ne se prononcer qu’en décembre 2004, en fonction de l’avancement du processus démocratique.
Pour le Maroc, qui entre dans le processus d’association, l’élargissement est une chance et un malheur en même temps. Son marché s’élargit de 78 millions de consommateurs, plus riches que le marché marocain, mais aussi d’autant de producteurs plus efficaces que les siens. Dans un premier temps, le choc concurrentiel sera fort, puis ira en s’atténuant au fur et à mesure que les salaires vont s’élever chez les nouveaux membres. Le choc d’une concurrence plus dure porte sur les produits à valeur ajoutée, textile et électronique, ceux sur lesquels Rabat compte pour se moderniser. En conséquence, deux stratégies, plus une, doivent être renforcées et très vite : le tourisme et la facilitation des installations industrielles marocaines et étrangères, la troisième qui sert les deux autres, étant la formation des hommes, formation sous-tendue par un changement de mentalité et de gouvernance.
N. S. pour l’économiste
Ces articles devraient vous intéresser :