Les agriculteurs bretons dénoncent « l’invasion » de la tomate marocaine
Une action d’étiquetage a été lancée le vendredi 2 juin 2023 par les producteurs de tomates d’Ille-et-Vilaine et la FDSEA 35, pour dénoncer les tomates importées du Maroc.
Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a dénoncé lundi les récentes attaques d’agriculteurs européens contre des cargaisons de fruits et légumes marocains, faisant observer que l’Union européenne (UE) tire davantage profit de l’accord UE-Maroc que le royaume.
Dénonçant une « concurrence déloyale » du Maroc, des agriculteurs de certains pays de l’Union européenne ont attaqué des camions transportant des fruits et légumes marocains et procédé à leur destruction. Lors de la conférence de presse conjointement animée avec son homologue français en visite à Rabat, Nasser Bourita s’est exprimé à ce sujet. « Si l’on parle uniquement de l’agriculture, l’Union européenne fait un excédent avec le Maroc de près de 600 millions d’euros et c’est l’Union européenne qui exporte le plus de produits agricoles vers le Maroc (céréales et autres). Et donc aujourd’hui, mettre la pression sur les produits du sud n’est pas juste », a-t-il déclaré.
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Le chef de la diplomatie marocaine a précisé que dans le cadre de l’accord d’association avec le Maroc, l’Union européenne a fait un excédent de 10 milliards d’euros, indiquant que ces chiffres montrent que « le libre-échange ne peut pas être à la carte ». Nasser Bourita a tenu également à mettre en garde contre des « raccourcis dangereux ». « On nous présente l’Union européenne comme une sorte de passoire où tout rentre sans problème, or, on a négocié des quotas, des normes phytosanitaires, et l’Union européenne a été très tatillonne dans les conditions. Aujourd’hui on fait des raccourcis pour poser un problème plus de perception politique que de problèmes commerciaux », a-t-il insisté.
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« Ce qui nous inquiète le plus c’est cette géopolitique de la peur qui prime aujourd’hui en Méditerranée, et cette géopolitique du rejet qui s’installe confortablement », a par ailleurs souligné le ministre marocain, rappelant que cette tendance avait été notée en ce qui concerne les migrants. « On le voit, et c’est encore plus dangereux, les relents protectionnistes. (On le voyait) chez les humains, maintenant on le voit dans les marchandises », a-t-il déploré.
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Une action d’étiquetage a été lancée le vendredi 2 juin 2023 par les producteurs de tomates d’Ille-et-Vilaine et la FDSEA 35, pour dénoncer les tomates importées du Maroc.
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