Le secteur du tourisme au Maroc affiche une embellie à fin avril 2023, selon les derniers chiffres publiés par l’Observatoire du tourisme, se rapprochant du record d’avant la pandémie en 2019.
Un nouveau plan pour relancer le tourisme national. Après « Kounouz Biladi », le ministère de tutelle passe à la vitesse supérieure avec la mise en place du Plan Biladi. Annoncé en juillet dernier, ce dernier prévoit la mise en valeur de huit zones touristiques. Dans un premier temps, la valorisation de trois sites est certaine : Sidi Abed dans la région d’El Jadida, Imi Ouaddar près d’Agadir et la zone d’Ifrane. La signature des conventions de mise en valeur est prévue pour mars 2008. L’appel d’offres international pour la sélection des investisseurs a déjà été lancé. L’ouverture des plis est programmée pour fin janvier.
Les objectifs du Plan Biladi sont ambitieux. Il s’agit d’augmenter le nombre des voyages internes pour atteindre la barre des 7 millions en 2010 contre 5,9 millions en 2003. Il est aussi question de doubler les chiffres en matière d’hébergement commercial formel et de réduire l’offre en hébergement informelle. Pour atteindre ces objectifs, le Plan Biladi prévoit de réaliser une capacité de 30.000 lits, soit 11.000 unités en résidences hôtelières horizontales et verticales et 19.000 lits en campings répartis dans les régions les plus prisées par la clientèle nationale.
Déjà, le site de Sidi Abed, à 30 km d’El Jadida, se profile comme une grande destination dans ce segment. De nombreux investisseurs ont montré leur intérêt pour l’aménagement de la zone. Parmi eux, CMKD (Consortium maroco-koweïtien pour le développement), CGI (Compagnie générale immobilière), Palmeraie Développement ou encore CFG (Casa Finances groupe).
La zone touristique d’El Jadida s’étend sur une superficie de 40 hectares environ. « Le coût de l’investissement est estimé à 200 millions de DH », souligne Noureddine Sridi, délégué du tourisme d’El Jadida. Le programme prévoit des hôtels, des résidences touristiques, un camping aux normes internationales et de l’animation avec des commerces et des loisirs. Un pôle résidentiel est également au menu. La zone de Sidi Abed permettrait la création d’une capacité d’accueil d’environ 5.000 lits. A noter que pour cerner le comportement du touriste national, plusieurs études ont été menées par le département du tourisme. La stratégie de développement du tourisme interne aura pour objectif de faire basculer une partie de la demande qui utilise des structures non payantes (familles et amis) vers des structures formelles (locations) , comme les campings, résidences touristiques ou hôtels. « Les prix seront adaptés au pouvoir d’achat des Marocains », promettent les responsables du ministère du Tourisme.
De fait, des vacances quasiment « à la carte » sont au programme. Un calendrier thématique promotionnel devrait être élaboré en fonction des vacances scolaires et jours fériés nationaux. La diversité des sites choisis permet aussi de diversifier l’offre. Ainsi, en début d’année, l’accent sera mis sur le sud et les zones de montagnes (neige), en particulier les zones de Ouarzazate, Zagora, Merzouga, Errachidia et l’Oukaïmaden. Au printemps, les destinations nature seront privilégiées comme Tétouan, Chefchaouen, Ifrane, Fès et Meknès. L’été naturellement sera dédié à la promotion des villages balnéaires.
L’Etat prendra en charge l’apurement et la cession du foncier à un prix incitatif mais également la réalisation des infrastructures hors site. De leur côté, les développeurs s’engagent à aménager, à viabiliser le site, à réaliser l’immobilier et le programme touristique et à gérer la zone. Il incombera par la suite aux promoteurs de confectionner des packages pour la promotion et la commercialisation du produit.
Villages touristiques
Le Plan Biladi, initié par le ministère de tutelle, pour promouvoir le tourisme interne prévoit également de renforcer l’offre en matière de villages touristiques. Ainsi, huit sites low cost seront développés dans les régions de Nador, Tétouan, Asilah, Moulay Bouselham, El Haouzia, Ifrane, Marrakech et Agadir. Les programmes prévoient des bungalows et des campings de bon standing.
L’Economiste - Mohamed Ramdani
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