Le Maroc va investir cette année 8 milliards de dirhams dans l’hébergement touristique, ce qui lui permettrait de disposer de 7 700 lits supplémentaires, a déclaré lundi Fatim Zahra-Ammor, la ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie...
« Tanger sera la première destination balnéaire du pays dans les huit prochaines années ». Ces propos ont été prononcés par Mohamed Hassad, wali de la région, à l’occasion des Assises internationales du tourisme, tenues le week-end dernier.
Le ton est clair. La ville affiche ses ambitions. Et tous les moyens seront mis en œuvre pour relever ce défi.
« Actuellement, la part des investissements dans le secteur touristique dépasse les 50% », souligne Jelloul Semssem, directeur du Centre régional d’investissement (CRI). L’objectif est aussi de dépasser les 45.000 lits sur les dix prochaines années, ce qui revient à tripler généreusement l’offre actuelle sur toute la région. En termes d’arrivées, la volonté est d’attirer plus de 2 millions de visiteurs en 2015, soit 7 millions de nuitées. Et, selon Semssem, l’essentiel des réalisations se fera dans les deux prochaines années.
Déjà la ville de Tanger vient d’entamer un important programme de mise à niveau. Une enveloppe budgétaire de plus de 1,6 milliard de DH répartis sur les quatre prochaines années lui est allouée.
Il s’agit notamment de relooker les artères de la ville, de lutter contre les empiètements sur la voie publique et de « réconcilier la ville avec sa corniche », explique Hassad.
Mais le plus important reste à venir. Tanger a réussi le tour de force d’attirer l’attention de bon nombre d’investisseurs de gros calibre. Outre Fadesa, qui a signé dernièrement pour la réalisation du City Center, elle accueillera deux grands projets touristiques : Tinja par les Emiratis d’Emaar et Diar par les Qataris à Houara.
Ces deux projets, mitoyens, s’étalent le long de la côte atlantique sur plus de 460 hectares. Ils pèsent plus de 10,5 milliards de DH et généreront quelque 1.200 emplois directs.
Non loin de la ville, Maroc Hotels et Villages -filiale de la CDG (Caisse de dépôt et de gestion)-, aménagera 54 hectares dans la zone d’El Ghandouri. Le projet, essentiellement hôtelier, comptera avec 4.200 lits et un investissement de départ de 1,5 milliard de DH.
A soixante kilomètres à l’ouest, la CDG compte aménager 500 hectares sur la côte tétouanaise pour plus de 2,6 milliards de DH. A Larache, c’est le groupement piloté par Thomas & Piron qui a démarré les travaux de la station balnéaire de Port Lixus.
Au total, la région de Tanger-Tétouan verra la réalisation de projets touristiques pour un montant total de plus de 28 milliards de DH. La superficie totale dépassant les 1.800 hectares.
A cela, il faut ajouter la dynamique d’accueil mise en place à Chaouen. Lancée en 2004, elle permettra de désenclaver la région. Une opération de promotion et de commercialisation de la destination est aussi au programme.
Une chose est certaine : les Tangerois ont repris espoir. Leur ville sort peu à peu du marasme dans lequel elle avait sombré ces dernières années. D’ailleurs, la ville entend bien récupérer sa place de première destination balnéaire.
Ali Abijou - L’Economiste
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