Le président du gouvernement Abdelilah Benkirane mène une idéologie souterraine et prône un discours homophobe, a déclaré mercredi l’écrivain marocain Tahar Ben Jelloun à France Inter, ajoutant que les islamistes n’ont rien à faire avec la politique, leur place est dans les mosquées.
Le PJD prône un islamisme "décaféiné" , explique Tahar Ben Jelloun, mais inquiétant car Abdelilah Benkirane est tout de même méchant envers les laïcs, mais aussi parce qu’il avait mené une campagne contre le Mouvement Alternative des Libertés Individuelles (MALI), qui revendique le droit de manger en public pendant Ramadan.
Taher Ben Jelloun justifie sa position par le fait que le PJD avait demandé l’annulation du concert que le chanteur anglais Elton John, avait donné en 2010 à Rabat, dans le cadre du festival Mawazine, mettant en cause l’homosexualité de l’artiste, qui risque "d’homosexualiser le Maroc".
L’écrivain qui avait prédit la défaite de l’islamisme dans le monde arabe dans son ouvrage L’Etincelle, prétend qu’il parlait plutôt de l’islamisme talibanesque et non de la défaite de l’adhésion des populations à une idéologie simpliste et rationnelle, qu’est la foi, faisant référence au PJD.
Mais au Maroc, "c’est la première fois que le peuple va goûter à l’islamisme au pouvoir", renchérit Taher Ben Jelloun, affirmant que si Benkirane débarrasse le Maroc du fléau de la corruption, il sera aussi islamiste.