Des Marocains victimes d’esclavage moderne en Dordogne
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Un père et son fils, de nationalité marocaine, ont été condamnés le mardi 5 novembre par le tribunal correctionnel de Libourne à de la prison ferme pour traite d’êtres humains. Ils fournissaient de la main-d’œuvre à des châteaux viticoles du Saint-Émilionnais.
Le tribunal les a reconnus coupables d’avoir exploité quatre compatriotes marocains dans des conditions indignes. Âgés de 28 et 59 ans, ils écopent respectivement de six mois et un an de prison ferme, peines aménageables par le port d’un bracelet électronique, rapporte France Bleu. « Pour sa moindre implication », le fils a été condamné à une peine moins lourde. Maître Jean Trebesses, avocat de plusieurs parties civiles, s’est félicité de cette décision : « Le tribunal a sanctionné ce système d’exploitation, avec des employeurs peu scrupuleux qui ont fait venir ces ouvriers agricoles marocains. Ils les ont hébergés dans des conditions de vie absolument indignes et indécentes, pour les faire travailler dans des exploitations viticoles sans aucune contrepartie. »
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Les victimes, recrutées au Maroc avec la promesse d’un emploi rémunéré, d’un logement et d’un titre de séjour, n’ont finalement perçu aucun salaire et vivaient dans un logement insalubre. « Ils ont été traités comme des objets », avait dénoncé la procureure lors de l’audience. Le tribunal a ordonné aux deux hommes de verser environ 19 000 euros de dommages et intérêts à chacune des victimes.
Leur société, La Petite Charentaise, condamnée à 50 000 euros d’amende, ne pourra plus fournir de main-d’œuvre aux exploitations agricoles. À l’issue de leur peine, le père et le fils seront interdits de territoire français pendant 10 et 5 ans respectivement. Contactés par France Bleu Gironde, ils ont indiqué, par la voix de leur avocat, qu’ils se réservaient la possibilité de faire appel.
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