Lors de sa visite à Rabat mercredi, Pedro Sanchez a concédé au Maroc la gestion de l’espace aérien du Sahara, indiquent des sources diplomatiques à El Confidencial Digital, précisant que c’est la condition imposée par Mohammed VI pour rouvrir le bureau de douane de Melilla, fermé depuis août 2018 et lancer le bureau de douane de Ceuta, comme convenu dans la nouvelle feuille de route adoptée à Rabat le 7 avril 2022.
L’Espagne est prête pour l’ouverture de ces bureaux de douane, mais le Maroc traine à régler certains aspects techniques, souligne la même source, faisant savoir que l’ambassadrice du Maroc à Madrid, Karima Benyaich, a récemment exprimé l’engagement de son pays à ouvrir prochainement ces bureaux de douane. Pedro Sanchez a confirmé que les obstacles du côté du Maroc à l’ouverture de ces postes ne sont pas de nature politique ou juridique, mais technique.
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En juin dernier, la Moncloa avait informé le Maroc que l’Espagne allait suspendre le transfert au Maroc de la gestion de l’espace aérien du Sahara. L’Exécutif espagnol avait reconnu avoir engagé des pourparlers avec Rabat à ce sujet en vue de parvenir à une plus grande sécurité dans les connexions et la coopération technique. La décision de suspension du transfert a été prise en raison de la fin de la législature et de l’enclenchement du processus électoral dans le pays.
L’espace aérien du Sahara est géré depuis des décennies à partir des îles Canaries, comme l’a établi l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) qui contrôle le trafic aérien dans cette zone. La gestion est assurée par ENAIRE, une société publique espagnole rattachée au ministère des Transports. En tant que puissance administrante, l’Espagne est en droit de gérer l’espace aérien du Sahara, mais ne peut le céder au Maroc, précise-t-on.