L’affaire remonte au 15 juin 2017. Les forces de l’ordre avaient interpellé deux Libanais résidant en Allemagne à bord d’une Audi A6 qui transportait un million d’euros en coupures. La Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Nancy est saisie de l’affaire, avec une suspicion de blanchiment de fonds provenant de trafic international de stupéfiants, rapporte Le Télégramme.
Le véhicule a effectué cinq trajets en France. Un clan de Libanais est impliqué dans cette affaire. La Drug Enforcement Administration (DEA), les stups américains, ont réussi à les traquer. Ces suspects étaient sur le point de faire passer deux millions d’euros par un réseau français. Un Nantais est suspecté. Les gendarmes de la Section de recherches (SR) d’Angers sont chargés de mener une enquête ouverte par la JIRS de Rennes. Le Nantais a plus tard été lavé de tout soupçon. Mais les enquêteurs ont pu démanteler un réseau de blanchiment de fonds franco-serbe installé en Seine-Saint-Denis. Les « donneurs d’affaires » sont d’origine mauritanienne. Ceux qui ont recours à leurs services sont entre autres des trafiquants de stupéfiants, des chefs d’entreprise, des dirigeants de société et des commerçants.
Dans la foulée, un homme est soupçonné d’avoir organisé un trafic de cocaïne entre la France et l’Australie. Selon les enquêteurs, la drogue serait achetée aux Pays-Bas et dissimulée dans des boîtes de conserve vides achetées en toute discrétion en Corrèze (ainsi qu’une sertisseuse), et envoyées par colis à une amie résidant en Australie. « Ce dossier repose sur un tissu de suppositions. Aucun billet marqué et aucune drogue n’a été saisie chez mon client et ses proches », s’emporte l’avocate de ce prévenu, May Vogelhut. Elle entend plaider la relaxe.
Le réseau a blanchi près de 10 millions d’euros en trois à quatre mois pour une soixantaine de clients, et prélevé une commission allant de 18 % à 30 % selon les pays de destination des fonds (Dubaï, Maroc, Libye…). En tout, plus de 500 000 euros de commissions touchées. Le réseau a par ailleurs dupé certains entrepreneurs et commerçants en leur refilant des faux billets de 500, 200 et 100 euros. Après le démantèlement de ce réseau, 11 prévenus sont poursuivis pour blanchiment d’argent en bande organisée (ou en lien avec la détention, transport, offre ou cession de produits stupéfiants) au transport, mise en circulation et détention de fausse monnaie.