Grande traque pour les douanes marocaines

15 novembre 2024 - 19h00 - Economie - Ecrit par : Bladi.net

Les douanes marocaines mènent actuellement une enquête d’envergure sur un système de fraude à l’importation impliquant plusieurs entreprises.

Soupçonnées de gonfler artificiellement la valeur des marchandises importées d’Asie du Sud-Est, notamment de Chine et de Hong Kong, ces sociétés auraient ainsi transféré illégalement d’importantes sommes d’argent vers l’étranger.

Le pot aux roses a été découvert grâce à la vigilance des services de veille et d’analyse de la brigade nationale des douanes. Lors d’un contrôle des transactions d’importation, ils ont constaté des anomalies flagrantes dans les factures, avec des prix déclarés largement supérieurs à la valeur réelle des produits, affirment des sources à Hespress. Meubles, ustensiles de cuisine, lampes, petit outillage… les marchandises importées par ces entreprises, âgées de moins de trois ans, semblent banales. Mais derrière ces produits du quotidien se cacherait une véritable machine à blanchir de l’argent.

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L’échange international de données douanières a permis de confirmer les soupçons des enquêteurs. Certaines factures auraient été “gonflées” jusqu’à 70 % de leur valeur réelle ! De plus, les investigations ont révélé l’existence d’un système de « double facturation » mis en place par des réseaux organisés dans les pays exportateurs.

Face à ces révélations, les douanes marocaines ont décidé de frapper fort. En collaboration avec l’Office des changes, elles vérifient la légitimité des transferts financiers liés à ces importations suspectes. Les entreprises exportatrices impliquées dans la fraude ont été identifiées et signalées aux différents postes frontières, avec pour objectif d’empêcher toute nouvelle transaction frauduleuse.

Pour mener à bien cette traque aux fraudeurs, les douanes s’appuient sur leur expertise en matière de contrôle des factures et sur un système de signalement performant. Les informations fournies par l’Office des changes ont permis de mettre au jour des circuits financiers complexes, avec des comptes bancaires ouverts au nom de sociétés écrans.

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