Le gouvernement marocain est préoccupé par la réglementation fiscale des géants du numérique. Dans ce sens, il propose de nouvelles obligations fiscales dans le cadre du projet de loi de Finances (PLF) de l’exercice 2024.
Le prix des factures d’électricité va doubler et celui des bouteilles de gaz va plus que tripler, si l’Etat venait à supprimer la Caisse de compensation et libéraliser les prix des matières premières. Cette mesure plongerait le Maroc dans un chaos total d’après des économistes.
La suppression des subventions de certains produits de base, démentie par le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane lundi devant le parlement, augmenterait les dépenses des ménages marocains d’environ 20%, si l’on en croit des statistiques non officielles.
Les Marocains seraient ainsi dans l’obligation de prévoir environ 1000 dirhams de plus par mois pour équilibrer leur finance. La hausse des prix de la farine et des bouteilles de gaz aura par exemple un impact sur celui du pain, dont le prix avoisinerait alors 1,50 dirham (1.20 dirham aujourd’hui).
La fin de la Caisse de compensation menace également l’équilibre social du pays, dont une large frange de la population gagne moins de 3000 dirhams par mois et ne bénéficie pas du régime d’assistance médicale Ramed.
Des experts pensent pourtant que la réforme de la caisse de compensation n’est qu’une campagne électorale prématurée menée par le Parti Justice et Développement auprès des populations pauvres du pays. Le parti au pouvoir tenterait notamment de rallier plus de sympathisants dans le monde rural, où il n’est pas très populaire.
Une autre conséquence serait une hausse de la corruption au sein de l’administration publique, où des fonctionnaires auront recours à la corruption pour compenser le manque à gagner, quand l’Etat lèvera les subventions sur les produits de base.
La réforme de la caisse de compensation devrait mener le gouvernement à accorder progressivement des subventions directes aux pauvres, soit 3,5 millions de personnes. Elle risque toutefois de plonger dans la pauvreté plusieurs millions de Marocains, explique un député de l’opposition, qui requiert l’anonymat, à Bladi.net. Il estime que Benkirane exploite la carte de la pauvreté pour élargir sa base électorale, au détriment de la paix sociale.
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