Le principal défi qui bloque le système de compensation au Maroc, est le ciblage difficile des populations qui devraient profiter de ces subventions.
Les pouvoirs publics avaient d’ailleurs entamé en 2008 une série de réflexions pour tenter de diriger ces subventions vers les couches sociales défavorisées. Mais l’affichage des prix et l’interdiction de la consommation industrielle de certains produits de base, dont la farine, se sont vite avérés inutiles puisque les riches et les industriels continuent à représenter les principaux bénéficiaires des subventions.
Plusieurs scénarios avaient été élaborés par le ministère des affaires économiques et générales, mais l’unique piste qui aurait été identifiée par les responsables de ce projet de réforme, serait l’octroi d’aides directes aux couches sociales défavorisées. Mais cette alternative si elle a lieu, pose problème, car une grande partie des ménages de la classe moyenne, dont les revenus varient entre 3000 et 6000 DH, ne pourra plus bénéficier de ces subventions, soit 54% de la population marocaine qui pourrait s’enfoncer dans la pauvreté.
Les consommateurs aisés eux, bénéficient toujours de 4,5 milliards de dirhams, soit 14% du budget total de la caisse de compensation arrêté à 32 milliards de dirhams en 2011. Quant aux 27,5 milliards de dirhams restants, ils profitent aux ménages qui gagnent moins de 20.000 dirhams par mois.