"La tendance irrationnelle des prix sur les marchés internationaux", oblige le Maroc "à se baser sur des moyens endogènes pour trouver des solutions pouvant alléger la charge de la compensation", explique Najib Boulif, ministre des Affaires générales et de la Gouvernance.
La facture énergétique seule avoisinerait 51 milliards de dirhams. Avec un baril estimé entre 100 et 125 dollars dans les prochains mois, l’unique alternative pour maintenir un équilibre économique serait d’augmenter le prix de certains produits comme le gasoil, le fuel, et le gaz, explique Adil Ziady, président du Groupement pétrolier du Maroc dans L’Économiste. D’après lui, la subvention de ces produits est un "gaspillage", car "des études réalisées ont montré que l’augmentation des prix de ces produits n’aura pas d’impact social".
Mais le pétrole n’est pas le seul à poser problème. Les importations de céréales pourraient elles doubler en 2012 et 2013 en raison de la sécheresse, un seuil jamais atteint depuis un demi-siècle d’après un rapport rendu publique le 20 mars par le département américain de l’Agriculture (USDA).
La caisse de compensation, que les gouvernements successifs ont tous essayé de réformer, a coûté au Maroc 150 milliards de dirhams en cinq ans, et pourrait atteindre 81 milliards de dirhams en 2012, d’après l’ancien ministre des Finances Mohamed Berrada.
Une facture salée pour la préservation de la paix sociale au Maroc. Seul un ciblage des couches sociales défavorisées permettrait aux réels nécessiteux de bénéficier directement de ces subventions, tout en allégeant les charges de la caisse.