Cette vidéo de 10 secondes a été tournée dans le quartier du Montmarin, le 6 février dernier. En tout, 10 policiers étaient sur le terrain pour interpeller des trafiquants de drogue, rapporte L’Est Républicain. Parmi eux, un agent portant sous son blouson une djellaba. Cette vidéo n’est pas du goût des habitants de ce quartier. Ils crient à « la provocation ». « J’ai pensé à une blague. J’ai cru qu’il s’était déguisé », raconte une mère de famille qui a pris connaissance de la vidéo par le biais de sa fille.
Le commissaire Jonathan Biwand, directeur départemental de la sécurité publique en Haute-Saône, tente de clarifier la situation. Selon lui, il s’agit d’une « initiative personnelle ». « La brigade anticriminalité a mis en place un dispositif de surveillance en vue d’interpellations dans le cadre de trafic de stupéfiants. Un des policiers a eu l’idée de mettre une djellaba pour passer inaperçu, pour se rapprocher le plus possible de la cible et donner à ses collègues postés aux alentours le départ pour l’interpellation », a expliqué le responsable.
« Le but du jeu était d’arriver à faire un contrôle en étant anonyme. Cela a marché puisqu’à un moment donné, [le policier] a traversé un groupe sans se faire remarquer », renchérit Christophe Ortiger, brigadier de la Bac et délégué départemental du syndicat Unité SGP Police. Si cette pratique est « de coutume » dans les quartiers de Paris, cet ancien policier de la capitale fait savoir que c’était une première au Montmarin, et que cela n’a pas plu aux habitants.
Les policiers vésuliens récusent la thèse de la « provocation » et défendent leur collègue. « Le policier qui porte la tunique est de confession musulmane. On ne peut pas le taxer de racisme », précise le commissaire, assurant que son équipe a respecté « le règlement et la déontologie » lors de l’intervention du 6 février dernier. L’opération s’est avérée infructueuse. Aucune personne interpellée. Des tirs de mortier ont été lancés sur les forces de l’ordre sans les atteindre. « Des tirs parce qu’on a dérangé un trafic de stupéfiants, pas à cause de la djellaba », explique Christophe Ortiger.