L’augmentation continue du prix de la viande au Maroc affecte le coût du sacrifice de l’Aïd Al-Adha pour de nombreux ménages marocains.
Peut-on réduire de moitié le taux de pauvreté dans le monde d’ici 2015 ? C’est le défi majeur qu’ont posé les rédacteurs du rapport du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), présenté mardi à Rabat lors d’une conférence de presse. La pauvreté, la mauvaise santé et le taux de la fécondité demeurent des indicateurs démographiques les plus marqués dans les pays en développement.
Au Maroc, l’indice synthétique de fécondité a connu une baisse importante depuis les années 60. Selon les statistiques du Centre d’études et de recherche démographique (CERED), cet indice a baissé pour se situer à un taux de 2,19% en 2001 (nombre d’enfants par femme) contre 7,7% en 1962. Ces données concernent le milieu urbain. Quant à la population totale du Maroc, elle a atteint 29,2 millions en 2001 soit une progression de 55,9% par rapport à 1960 (11,6 millions), précisent toujours les chiffres du CERED.
D’un autre côté, les données du rapport de l’UNFPA sur la démographie de 45 pays montrent que le taux élevé de la fécondité aggrave la pauvreté et agisse sur la répartition des biens de consommation dans un sens défavorable aux pauvres.
Pour Mohamed Bijaad, secrétaire général du département de la Prévision économique et du Plan, le Maroc a déjà intégré la stratégie mondiale de l’amélioration du niveau de vie des populations. Pour cela, son département a décidé de redynamiser la Commission supérieure et les commissions provinciales de la population. Il s’agit d’améliorer la question démographique qui reste un handicap majeur pour le développement du pays.
A cet effet, le département de la tutelle a procédé à la révision du décret instituant cette commission. L’objectif est d’associer tous les départements à caractère social pour une meilleure stratégie de la population. Pour cela, la Commission supérieure de la population a été dotée de comités techniques spécialisés. Il s’agit des comités de la santé, de la planification familiale, de l’information, éducation et communication et des programmes sociaux.
Restructuration
Cette restructuration vise l’amélioration de l’information sur les indicateurs démographiques au Maroc. Elle est nécessaire à l’élaboration du rapport national sur la politique de population.
A noter que le rapport 2002 de cette commission est en cours de préparation. Il est consacré à la problématique de l’habitat. Selon Georges Georgi, représentant de l’UNFPA à Rabat, "la croissance démographique constitue un frein pour le développement dans les pays les moins avancés".
Et d’ajouter que les pays en développement, dont la fécondité a baissé et la croissance démographique s’est ralentie, ont vu augmenter la productivité, l’épargne et l’investissement productif.
Cependant, cette tendance n’est pas générale, précise le représentant de l’UNFPA. L’écart entre riche et pauvre au niveau mondial et à l’intérieur des pays même est allé en s’élargissant. La différence du niveau de vie des habitants des régions les plus riches et les plus pauvres a atteint 74 pour un habitant en termes de richesse en 1999. Georgi a précisé aussi que l’analphabétisation, la mauvaise santé, l’éducation, l’exclusion sociale et la discrimination entre sexe sont des facteurs qui contribuent à la pauvreté dans les pays en développement. Et pour échapper à ce phénomène, le rapport de l’UNFPA recommande aux pays en voie de développement d’améliorer les capacités individuelles, d’élargir l’accès des citoyens aux ressources, aux institutions et aux aides extérieures.
Nabil Boubrahami -L’économiste
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