Laenser, 72 ans, était certain, jusque là, de décrocher un autre mandat à la tête du Mouvement Populaire, mais c’est sans compter avec Lahcen Haddad, qui dirige un courant radicalement opposé à la réélection de l’actuel président du Mouvement Populaire.
"L’intention de Haddad de se présenter à la présidence du MP divise la parti. Le courant de Laenser considérait que Haddad était un des leurs..., avant d’être surpris par la volte-face du ministre du Tourisme, lui qui avait été imposé au gouvernement Benkirane par Mohand Laenser", rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum.
"Lahcen Haddad n’est pas amazigh, ni un fils de la "Haraka" et n’a rejoint le parti qu’en 2006", protestent quelques-uns des dirigeants du Mouvement Populaire, qui n’ont jamais porté Haddad dans leur cœur.
Pour la députée Halima Assali, membre du bureau politique du Mouvement Populaire et bras droit de Laenser, "Haddad a le droit de se porter candidat à la présidence du MP, ..., mais démocratiquement, non à travers des courants fictifs menant des guerres par procuration (...) contre le parti et ses symboles".
"Nous lui avons donné un poste au gouvernement et aujourd’hui nous lui demandons ce qu’il a fait à part employer ses frères et sa famille dans des cabinets de ministres. N’est-ce pas le comble de l’opportunisme ?", s’interroge la dame de fer du Mouvement Populaire.
"Tout ce que nous savons de ses réalisations à la tête du département du Tourisme, ce sont ses photos portant sa valise, pour s’installer dans des hôtels 5 étoiles publiées sur son mur Facebook...", renchérit Halima Assali, belle-mère de Mohamed Ouzzine, ministre de la Jeunesse et des Sports, pressentie un temps pour succéder à Mohand Laenser.
Abdelkader Tatou, membre du bureau politique du Mouvement Populaire, se porterait probablement également candidat à la présidence du parti, dont le 12è congrès est prévu dans quelques semaines.