Quand les opérateurs de tabac au Maroc jouent avec le fisc

7 mai 2021 - 12h20 - Economie - Ecrit par : J.K

Le marché de la cigarette au Maroc est porté par deux principaux segments : le Premium et le Medium avec pour chacun, environ 42% des volumes. Pour conserver sa part de marché, voire l’élargir, chaque opérateur y va de ses moyens, pas toujours nobles, plombant ainsi les règles du jeu et surtout les recettes fiscales.

Une enquête menée par L’Économiste auprès de plusieurs maillons de la chaîne (fabricants, distributeurs, logistique, buralistes…) révèle bien de stratagèmes de la part des opérateurs qui ne garantissent pas une saine compétitivité, au grand préjudice des recettes fiscales, qui s’élevaient en 2020 à 11 milliards de DH, pour 759 millions de paquets de cigarettes vendus légalement dans le pays, soit une progression de 4,5 % par rapport à 2019.

En chiffre, le Maroc consomme quelque 15,2 milliards de cigarettes par an, fait part le journal, traduisant ainsi « une tendance qui s’installe, dans les mêmes proportions, pratiquement depuis la libéralisation du marché, il y a 10 ans ».

Trois géants s’accaparent les 80 % du marché marocain, à travers 4 familles de produits : Philip Morris International (Marlboro), Japan Tobacco International (Winston) et la Société marocaine des tabacs (Gauloises et Marquise). C’est cette dernière qui se taille la part du lion (plus de 61 % du marché global), suivie de Marlboro (PMI) (18 à 20 %), Winston (JTI) s’en sort avec 16 à 17 %.

Si « SMT détient un marché aussi important, c’est parce qu’elle commercialise des produits à prix bas, mais aussi et surtout parce qu’elle fabrique des cigarettes localement avec plus de marge de manœuvre et une maîtrise sur l’ensemble de la chaîne de valeur (process intégré, production, chaîne logistique, distribution, commercialisation, économies d’échelle…) », conclut le quotidien.

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