Fraude fiscale au Maroc : avocats et médecins traqués

6 février 2025 - 11h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Soupçonnant des cas de fraude, les contrôleurs fiscaux scrutent les déclarations fiscales de certaines personnes exerçant une profession libérale.

Les inspecteurs de la Direction générale des impôts (DGI) ont noté des écarts importants entre les revenus déclarés et le niveau de vie réel de certaines personnes exerçant une profession libérale, notamment des médecins, des cabinets d’ingénierie et des avocats. Dans leurs investigations, les contrôleurs fiscaux ont constaté que les intéressés ont enregistré des biens mobiliers et immobiliers en leur nom et d’autres au nom de leurs proches ou de leurs enfants, rapporte Assabah.

Les contrôleurs fiscaux ont découvert que l’un des enfants des personnes concernées a un compte bancaire ouvert à son nom avec un solde de plus de 20 millions de dirhams, et que ledit compte est régulièrement alimenté par son père via son compte professionnel. Pour justifier ces transferts, le père a déclaré que son fils, encore étudiant, serait son salarié. Une autre personne possède une villa luxueuse d’une valeur de plus de 15 millions de dirhams, alors qu’il gagne un revenu mensuel de 10 000 dirhams au plus, selon ses déclarations fiscales.

À lire : Fraude fiscale au Maroc : les médecins et ingénieurs ciblés

Les inspecteurs ont également passé au peigne fin les comptes bancaires de plusieurs personnes exerçant une profession libérale, ce qui a permis de révéler que certains d’entre eux dépensaient 800 000 dirhams pour des vacances à l’étranger, un luxe qu’ils ne peuvent normalement s’offrir au regard des revenus déclarés. Notant ces écarts importants entre les revenus déclarés et le train de vie dispendieux des personnes concernées, l’administration fiscale a sommé ces dernières de justifier leurs sources réelles de revenus.

Grâce à la collaboration établie avec des institutions partenaires comme l’Agence nationale de la conservation foncière, l’Office des changes ou les institutions bancaires, la DGI peut obtenir des données précises sur le chiffre d’affaires des contribuables et vérifier la fiabilité des revenus déclarés. Selon des sources, 60 % des travailleurs exerçant une profession libérale déclarent des revenus annuels de 10 000 dirhams au plus, alors que les salariés, dont l’Impôt sur le revenu (IR) est prélevé à la source par leurs employeurs, peuvent payer jusqu’à 82 000 dirhams. La DGI intensifie ses efforts pour lutter contre ces évasions fiscales.

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