Une vaste fraude aux factures découverte au Maroc

26 février 2025 - 10h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Suite à la détection de factures falsifiées au moyen de cachets d’auto-entrepreneurs, les services de contrôle relevant de la Direction générale des impôts (DGI) ont lancé une vaste opération de vérification.

Des dirigeants d’entreprises, notamment dans le BTP, sont dans le viseur des services de contrôle relevant de la Direction générale des impôts (DGI). Ils sont soupçonnés d’avoir exploité des auto-entrepreneurs, souvent peu informés, pour « monter un vaste réseau de fraude fiscale et produire des milliers de factures à leur insu », rapporte Hespress. Ils auraient frauduleusement utilisé les cachets d’auto-entrepreneurs sur des factures falsifiées détectées dans les déclarations d’entreprises soumises à un contrôle documentaire et un contrôle de terrain.

La détection de ces factures falsifiées fait suite aux notifications de régularisation fiscale que les services de contrôle ont adressées à plusieurs auto-entrepreneurs. Certains d’entre eux étaient à mille lieues d’imaginer que leurs cachets avaient été utilisés pour produire des factures frauduleuses servant à justifier des coûts liés à des travaux et services fictifs, avec des montants dépassant largement le plafond annuel du chiffre d’affaires imposable dans le cadre du régime de l’auto-entrepreneur, fixé à 500 000 dirhams pour les activités industrielles, commerciales et artisanales, et à 200 000 dirhams pour les prestations de services.

À lire : Fraude massive : des entreprises marocaines sous enquête

Les services de contrôle de l’administration fiscale ont découvert que les entrepreneurs avaient convaincu des travailleurs, majoritairement issus du milieu rural et ayant un niveau d’éducation limité, de s’inscrire à ce régime, d’obtenir une carte d’auto-entrepreneur, d’ouvrir des comptes bancaires et d’acquérir des carnets de chèques, en échange d’incitations financières et de promesses d’emploi en sous-traitance. Ils ont également découvert l’exploitation des chèques d’auto-entrepreneurs par des dirigeants d’entreprises, principalement dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, dans le cadre d’opérations frauduleuses visant à escroquer des tiers.

Un « service » qu’ils ont pu obtenir en proposant des facilités alléchantes aux auto-entrepreneurs présumés. Parmi ces facilités, des aides financières ne dépassant généralement pas 30 000 dirhams accordées aux auto-entrepreneurs présumés et devant leur permettre de couvrir les frais de lancement de leur activité, afin de les inciter à s’inscrire sur la plateforme officielle et à obtenir le statut d’auto-entrepreneur. Autre proposition : les dirigeants d’entreprises les motivent à choisir le secteur des services comme activité professionnelle sur papier, en leur promettant de les aider à trouver des clients potentiels.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Evasion fiscale - Fraude - Direction générale des impôts (DGI)

Aller plus loin

Fraude fiscale au Maroc : les médecins et ingénieurs ciblés

La Direction générale des impôts (DGI) traque les médecins et ingénieurs fraudeurs. Ces derniers ont été soumis à des contrôles fiscaux, après que l’administration fiscale a...

Fraude fiscale au Maroc : avocats et médecins traqués

Soupçonnant des cas de fraude, les contrôleurs fiscaux scrutent les déclarations fiscales de certaines personnes exerçant une profession libérale.

Fraude massive : des entreprises marocaines sous enquête

L’Autorité nationale des informations financières (ANRF) enquête sur des soupçons de blanchiment d’argent impliquant un réseau d’entreprises marocaines et espagnoles.

Évasion fiscale : le fisc marocain en alerte

Suite à une alerte des collectivités territoriales, la ministère de l’Économie et des Finances a transmis des listes d’entreprises suspectées d’évasion fiscale à la Direction...

Ces articles devraient vous intéresser :

Cessions d’entreprises au Maroc : le fisc renforce son contrôle

La prolifération de cessions d’entreprises douteuses éveille les soupçons des services de contrôle central de la Direction générale des Impôts (DGI).

Impôts : des procédures simplifiées pour les MRE

La simplification des procédures administratives pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE) a permis à ces derniers de se mettre à jour vis-à-vis de l’administration fiscale, a déclaré Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des finances.

Des médecins marocains sous haute surveillance

Des médecins marocains exerçant dans des cliniques privées sont soupçonnés d’évasion fiscale, notamment de ne pas déclarer une partie de leurs revenus.

Fraude douanière au Maroc : des entreprises automobiles dans le viseur

De grandes entreprises bien connues sont soupçonnées d’être impliquées dans des cas de fraude et d’évasion douanière lors des importations de pièces détachées pour voitures et véhicules de diverses marques.

Maroc : L’envers du décor du statut d’auto-entrepreneur

Quelques années après son adoption, la loi n° 114-13 du 19 février 2015 relative au statut de l’autoentrepreneur a montré ses limites. Seuls les chefs d’entreprise du royaume en tirent grand profit.

Bonne nouvelle pour les automobilistes marocains

La Direction Générale des Impôts (DGI) vient de faire une fleur aux automobilistes marocains en ce qui concerne la Taxe Spéciale Annuelle sur les Véhicules (TSAV).

Évasion fiscale : le fisc marocain en alerte

Suite à une alerte des collectivités territoriales, la ministère de l’Économie et des Finances a transmis des listes d’entreprises suspectées d’évasion fiscale à la Direction générale des Impôts (DGI). Cette dernière traque ces entreprises et cherche à...

Maroc : l’Etat traque les fraudeurs

Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a mis en garde les fraudeurs du Registre social unifié qui fournissent de fausses données aux services compétents afin de bénéficier de l’aide directe de 500 dirhams.

La douane marocaine en alerte

Les services de contrôle central de l’administration générale des douanes et des impôts indirects en coordination avec les banques renforcent les opérations de surveillance aux points de passage frontaliers et des aéroports concernant les transactions...

L’Office des changes traque certains riches

Des Marocains fortunés sont dans le viseur de l’Office des changes. Ces derniers auraient acheté des montres et bijoux de luxe dans des enseignes en France et au Luxembourg, sans déclaration préalable aux frontières, en violation de la législation...