Les premiers pas du supermarché virtuel

26 octobre 2007 - 23h45 - Economie - Ecrit par : L.A

A quand la fin du bon vieux caddie ? En tout cas, pas dans l’immédiat, même si le concept fait ses premiers pas au Maroc. En effet, une société d’achat en ligne, Proxi-Business Maroc, a vu le jour il y a 3 ans à Marrakech. Son promoteur, Philippe Bourgeois, y croit dur comme fer : le supermarché virtuel a de l’avenir. Sur le site supermarche-marrakech, il est aujourd’hui possible d’acheter auprès des grandes surfaces de la place à partir de chez soi. La clientèle de Proxi-Business Maroc se compose à 80% de maisons d’hôtes et à 20% de particuliers. La société compte s’installer à Casablanca et à Rabat en 2008.

« La formule commence à avoir du succès. Le bouche à oreille est notre meilleure pub. Aujourd’hui, le prix du panier virtuel moyen varie entre 1.500 et 2. 000 DH. En France, il est inférieur à 150€ (environ 1.500 DH). C’est donc un secteur prometteur », affirme Bourgeois. Et d’ajouter que « le chiffre d’affaires de sa société qui s’élève à 1 million de DH a doublé depuis le début de l’activité ». Pour l’heure, le paiement se fait à la livraison en attendant la mise en marche du système de paiement en ligne.

Par ailleurs, selon un responsable d’une grande chaîne de distribution de la place, de grandes enseignes devraient accompagner la croissance de ce type de vente. Dans un autre registre, la vente par correspondance (VPC) enregistre ses premiers succès. Le principe existe déjà au Maroc, notamment à travers la boutique M6 qui est dotée d’un call-center basé à Casablanca. La société a mis en place un numéro de téléphone pour recueillir les commandes à partir du Maroc. Le règlement s’effectue à la commande. La possibilité de paiement en ligne donnera un coup de fouet au secteur et poussera d’autres sociétés à investir le marché marocain.

La société Oriflame, spécialisée dans les produits cosmétiques, vend, avec succès, exclusivement sur catalogue. A l’international, 90% de son chiffre d’affaires est réalisé par le biais d’internet. Selma Benjelloun Assari, marketing manager d’Oriflame Maroc, souligne que le paiement en ligne laisse augurer de belles perspectives pour le secteur. Dans la mesure où l’accès à l’internet est en pleine expansion. En effet, le pays compte quelque 400.000 d’abonnés et 4 millions d’usagers à fin 2006.

Seulement, la question se pose quant à la disposition du consommateur marocain à acheter et payer en ligne ? « Cela viendra », indique un observateur économique. Rappelons que dans les pays occidentaux la formule a également eu du mal à décoller, mais aujourd’hui cela fait partie des habitudes d’achat. A titre indicatif, en France, le e-commerce a progressé de 33% en 2006 pour atteindre 9,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Naturellement, au Maroc, il s’agit de dépasser les obstacles culturels, ceux-là mêmes qui bloquent le développement du paiement par carte bancaire. Un gros effort d’information et de sensibilisation doit être mené dans ce sens. Car, bien que le Royaume soit leader en Afrique avec 3,5 millions de cartes émises, celles-ci servent plus au retrait qu’au paiement.

Motivation

Les banques ont un rôle primordial à jouer dans l’expansion du e-commerce. Selon les opérateurs du secteur, le nombre de cartes devrait atteindre les 5,5 millions d’ici 2009. Par ailleurs, les banques et leur service informatique travaillent aujourd’hui d’arrache-pied pour mettre en place un système de sécurité performant en matière de transfert des données financières.

Une fois cela opérationnel, les banques s’attelleront à motiver leurs clients à adhérer au système de paiement en ligne et par carte par l’octroi de réductions ou de bons d’achats.

L’Economiste - Jihane Kabbaj

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Hi Tech - Banques - Informatique - Consommation - Internet

Ces articles devraient vous intéresser :

La « chebakia », la pâtisserie marocaine incontournable lors du ramadan

Lors du ramadan au Maroc, la « chebbakaa », des petits gâteaux traditionnels au miel, est proposée tous les jours sur les tables pour les dîners de rupture de jeûne.

Maroc : la quête d’autosuffisance en dattes face aux défis climatiques

Le Maroc est le septième producteur mondial de dattes, avec un volume de 170 000 tonnes par an. Toutefois, des défis restent à relever pour le développement de la filière et satisfaire la demande nationale.

Maroc : une flambée inquiétante du prix de la volaille et des oeufs

Au Maroc, les prix de la volaille et des œufs s’envolent au grand dam des consommateurs. Quelles en sont les causes ?

Appel à mettre fin à l’échange d’informations fiscales des MRE

L’Organisation démocratique du travail (OMT) a vivement critiqué la politique gouvernementale à l’égard des Marocains résidant à l’étranger, pointant du doigt une approche jugée superficielle et occasionnelle, particulièrement lors de l’accueil des MRE...

Les travaux du câble sous-marin « Medusa » traversant le Maroc, bientôt lancés

La construction de « Medusa », le câble sous-marin devant relier l’Afrique du Nord au sud de l’Europe en passant par le Maroc, va bientôt démarrer. Il vise à favoriser la connectivité dans la région.

Maroc : voici les villes où les prix ont baissé (et augmenté)

Les prix à la consommation ont affiché une légère baisse de 0,3%, selon les derniers chiffres dévoilés par le Haut Commissariat au Plan (HCP).

Maroc : les virements bancaires instantanés effectifs en 2023

Les derniers tests sont en cours pour permettre une réception instantanée des virements bancaires pour les particuliers et les entreprises au Maroc. Le déploiement général de ce système est prévu début 2023.

Maroc : La mort en spectacle sur TikTok

S’il y a une fâcheuse tendance qui se développe de plus en plus au Maroc, c’est bien la banalisation de la mort sur TikTok et d’autres réseaux sociaux par des influenceurs marocains.

Maroc : l’informel met à genoux les magasins de sport

Dans le secteur du sport en plein essor au Maroc, l’informel gagne du terrain. Les professionnels, mécontents, tirent la sonnette d’alarme.

Ces plantes qui empoisonnent les Marocains

L’intoxication par les plantes et les produits de pharmacopée traditionnelle prend des proportions alarmantes au Maroc. Le Centre antipoison du Maroc (CAPM) alerte sur ce problème de santé publique méconnu du grand public.