Maroc : les producteurs d’huile d’olive déçus

4 décembre 2021 - 08h40 - Economie - Ecrit par : A.T

En pleine campagne oléicole, les producteurs marocains d’huile d’olive et d’olives de table se préparent à de faibles rendements. Les pertes cette année sont estimées à 30 %, en raison de la pluviométrie.

L’embellie des années 2018 et 2019 est loin d’être atteinte et c’est la désolation dans les rangs des producteurs. De façon unanime, ces derniers s’accordent à reconnaitre que les estimations prévues cette saison ne seront pas malheureusement pas atteintes.

« C’est une année très particulière en termes de conditions climatiques puisqu’elle a été très marquée par la sécheresse, causant un problème dans la production des olives et donc de l’huile d’olive », a déclaré le responsable de l’agropole Olivier ENA Meknès, Noureddine Ouazzani, dans une interview accordée à SRNT News.

Conséquence, les agriculteurs devront s’attendre à une production entre 80 000 et 90 000 tonnes, alors qu’avec les précipitations, la production locale pourrait atteindre les 120 000 tonnes, a-t-il déclaré, ajoutant que « la qualité de l’olive est très moyenne cette année, surtout dans les « zones bour » qui sont des zones d’agriculture pluviale. Ce problème ne se pose par contre pas dans les terres bien irriguées qui nous ont permis d’obtenir des olives de bonne qualité et donc une huile très intéressante ».

« Notre priorité est d’abord que les gens réussissent à produire de l’huile d’olive, car pour la plupart des agriculteurs qui n’ont pas de moyens pour irriguer leurs terres, la quantité ainsi que la qualité de l’huile produite ne sont pas satisfaisantes comparées aux précédentes campagnes », a-t-il noté.

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Par ailleurs, le responsable a évoqué le prix du litre, affirmant que le coût à l’international a connu une légère hausse passant de 2 euros en 2019 à 3,60 euros le kilogramme en 2021.

« La bonne nouvelle est que le Maroc commence petit à petit à élargir son marché d’exportations. Nous commençons à exporter aux États-Unis, car nous avons les accords de libre échange qui sont très importants. Et nous avons également commencé à toucher l’Europe, le Canada ainsi que la France. Le potentiel qualitatif de l’huile d’olive marocaine se développe de plus en plus », a-t-il conclu.

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