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Les Marocains se souviennent de la campagne de boycott, lancée en avril 2018, à l’encontre de trois grandes enseignes marocaines dont la filiale de Danone. Une enquête encore confidentielle d’un think tank français vient de révéler que celle-ci était téléguidée par des groupes islamistes déterminés à déstabiliser la monarchie chérifienne.
C’est ce qu’il A l’époque, les trois sociétés visées par cette campagne de boycott étaient accusées de faire indûment monter les prix. Il s’agit, selon La tribune, de deux groupes marocains : les Eaux minérales Sidi Ali et le réseau de stations essence, Afriquia gaz. La troisième cible, elle, n’est autre que la filiale marocaine du Groupe Danone.
Cette campagne de boycott a connu un franc succès au point où une chute des cours de bourse a été notée, de même que le chiffre d’affaires des trois sociétés visées qui a pris un sérieux coup.
A "Centrale Danone", il y a eu un recul de 40% au deuxième trimestre 2018 et une baisse de 35% au troisième trimestre, soit quelque 178 millions d’euros perdus, ce que le Groupe Danone reconnaît, avec cette affaire ! Quant aux Eaux Sidi Ali, c’est l’effondrement avec des ventes dévissant de 88% au premier semestre de l’an dernier et une perte estimée à 50 millions d’euros.
Cependant, Transparency Maroc voit derrière cet apparent mouvement de consommateurs mécontents, un véritable tour politique.
C’est "toute la gouvernance d’une économie minée par la rente, la corruption et l’interférence du pouvoir qui est visée", pense l’organisation, faisant allusion à Miriem Bensalah, ancienne Présidente du Patronat marocain, qui détient Sidi Ali, de même qu’Afriquia dont le holding Akwa est présidé par Aziz Akhannouch, Ministre de l’Agriculture et Président du parti de gouvernement, le Rassemblement national des Indépendants (RNI)
Le think tank français que l’on pourrait qualifier de "contre-influenceur", l’École de Pensée sur la guerre économique (EPGE), tente de remonter aux sources de cette campagne, s’efforçant d’identifier des sites à l’origine des pages anonymes, des blogueurs producteurs d’articles, mais aussi des "hackers" susceptibles de multiplier les vues et les messages automatiques par des méthodes telles que "l’astrosurfing" ou via des dispositifs adaptés ("bots", "spams", ...).
En fait, les enquêteurs de l’EPGE, à force de scruter la viralité intense de la campagne (37.000 "likes" en moins d’une heure dans la nuit du 21 avril 2018), se rendent compte que les "vues" sponsorisées, l’achat de milliers de "followers" ou de "likes" engendrent des coûts importants et impliquent donc des financements conséquents.
Cette vaste nébuleuse, très impliquée dans le boycott de 2018, est particulièrement en ligne avec le mouvement islamiste radical, Al Adl Wal Ihsan ("Justice et Bienfaisance"), qui prône l’avènement du Califat au Maghreb et veut "délivrer de l’impiété la nation musulmane".
Or, depuis de longues années, c’est la bête noire de la monarchie marocaine, affirme le think thank.
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