Miss sexy préfère les jeans serrés

18 juin 2007 - 00h00 - Maroc - Ecrit par : L.A

La mode s’impose et les Casablancaises suivent. Les jeans près du corps appelés slim ou cigarette se vendent comme des petits pains. La tendance est pour le sexy à 100%. Etes-vous des « fashion victims » ?

Maârif, destination privilégiée de la gent féminine, mais pas n’importe laquelle. Dans ce quartier casablancais, ce sont les filles branchées mode qui s’y fixent rendez-vous pour jeter un coup d’œil sur les vitrines des magasins. Les franchises battent leur plein et cela ne peut être qu’une aubaine pour faire son choix ou plutôt se plier aux tendances. Puisque c’est le cas, alors on opte sexy à tout prix ! La pièce maîtresse, pour cette année, le jean slim ou cigarette. « Slim », comme, l’auront déjà deviné les Anglophones, signifie une taille mince. Ce jean a été donc conçu pour mettre en valeur le bas du corps : fesses, cuisses, mollets, chevilles... tout y passe. Même si cela dérange certaines comme Kaoutar, la jeune étudiante qui crie à la dictature de la taille « 36 », d’autres trouvent cela presque normal et même très jolie à porter. Pourquoi ? « Eh bien parce que c’est le nec plus ultra de porter un slim, des bottes à talons ou des bottes cavalières », explique tout simplement Afaf avec un grand sourire. Simple et à la mode, c’est ce qui répond la majorité.

D’autres trouvent même à ce jean moulant des « principes thérapeutiques » : « Vous savez, je viens d’en acheter un et, croyez-moi, à chaque fois que je le mets, je me sens amincie… Il y a quand même une condition : il faut opter pour la couleur noire », confie Hanae. Elles ne sont pas toutes d’accord et certaines s’opposent même farouchement au slim. « C’est de la discrimination que d’envahir nos boutiques avec des jeans pareils. On ne fait qu’amplifier cette hantise de la minceur, de la taille mannequin. On veut qu’on soit anorexique pour mettre ça ?! », s’exclame Kaoutar. Plus objectifs, ceux qui suivent l’évolution de la mode jean trouvent que le slim n’est, en fait, qu’un retour de la tendance punk-rock. Mais sans rentrer dans les détails de l’histoire, restons au Maârif.

Les magasins ont chassé les jeans évasés pour proposer à leur place les jeans serrés ou fuselés, taille basse. Avec ce type de pantalon qui coûte en moyenne 400 DH, on vend mieux et plus. Explication ? « On ne met pas que le jean, il faut mettre ce qui va avec et cela va des ballerines, au débardeur en passant même par les sous-vêtements », déclare cette vendeuse.

A la tendance mode, répond une stratégie commerce alliant l’ensemble des composantes du « look slim ». Veste courte soulignant les hanches, ballerines ou tongues à strass, sandales argentées ou dorées, pantalon bermuda, débardeurs couleur léopard, bandelette autour de la tête… De quoi faire sensation, assurent les vendeurs voulant dissiper les doutes qui pourraient planer au-dessus des têtes de leurs clientes. Et si celles-ci sont prises au piège des tendances, allons-y pour les sous-vêtements qui vont avec : soutien gorge pour mettre en valeur la poitrine et le string qu’on verra puisque le jean arrive en bas de la taille.

De petites gâteries que les jeunes filles s’arrachent pour marquer sa présence et rester, comme elles le disent, « in » et non pas « out ». La mode des « in » rétrécit les tailles, mais élargit les prix. Cela dépend de la marque, mais celles qui n’ont pas cette prétention se contentent de « fouiller » les petites boutiques des kisariate. Question de trouver des prix abordables et de pouvoir les négocier, car dans les boutiques, c’est souvent le prix fixe qui se cache derrière l’étiquette :245, 350, 450 DH. « Parfois, j’ai l’impression que ce sont juste des bouts de tissu qu’on nous vend à ces prix exorbitants sans que l’on sache le comment ni le pourquoi », déclare cette jeune femme. Elle n’arrête pas de scruter tee-shirt et jeans depuis une bonne demi-heure avant de laisser tomber : « Je voulais quelque chose de simple pour l’été. Mais c’est trop cher, à mon avis, et puis ces trucs sont pour les adolescentes ». Celles-ci sont, effectivement, les premières cibles des boutiques qui ouvrent d’ailleurs dans des quartiers plus ou moins huppés.

Elles veulent être des « Jennifer Lopez » en dévoilant leur nombril et en portant ces jeans tendance. « J’avoue que parfois, il m’arrive de dépenser plus de 3000 DH en une seule fois. Mais, je ne peux pas m’en priver, parce que j’y ai pris goût et chaque année, c’est comme çà ! », reconnaît Sofia.

Pour cette génération branchée ou droguée par la mode, il faut suivre, c’est la règle. Look fashion oblige, on passera, ensuite, une séance de maquillage et une demi-heure chez le coiffeur pour un brushing et un balayage par la même occasion. Belle de la tête au pied, il ne faut pas oublier le sac avec la petite peluche pendue.

Les jeunes filles, qu’elles soient minces ou rondes, choisissent d’assumer ce qu’elles portent et se défendent : « Plusieurs disent que ce n’est pas correcte de porter ces jeans et ces demi-ventres, mais, pour moi, suivre la mode n’a rien à voir avec les principes de la société. C’est un choix personnel et une liberté que j’exerce », souligne Sofia. Choisir ce que vous allez porter relève de la liberté, bien sûr, tant qu’on ne devient pas une ou un « fashion victim ».

Aujourd’hui le Maroc - Leïla Hallaoui

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Mode - Femme marocaine

Ces articles devraient vous intéresser :

L’actrice Malika El Omari en maison de retraite ?

Malika El Omari n’a pas été placée dans une maison de retraite, a affirmé une source proche de l’actrice marocaine, démentant les rumeurs qui ont circulé récemment sur les réseaux sociaux à son sujet.

Le Maroc confronté à la réalité des violences sexuelles

Les femmes marocaines continuent de subir en silence des violences sexuelles. Le sujet est presque tabou au Maroc, mais la parole se libère de plus en plus.

Mike Tyson pose pour « Casablanca »

L’ancien boxeur professionnel américain Mike Tyson a associé son image à la nouvelle collection automne-hiver 2022 de la marque de luxe Casablanca.

Maroc : crise du célibat féminin

Au Maroc, le nombre de femmes célibataires ne cesse d’accroître, avec pour conséquence la chute du taux de natalité. Quelles en sont les causes ?

Maroc : les femmes divorcées réclament des droits

Au Maroc, les appels à la réforme du Code de la famille (Moudawana) continuent. Une association milite pour que la tutelle légale des enfants, qui actuellement revient de droit au père, soit également accordée aux femmes en cas de divorce.

Maroc : les femmes divorcées appellent à la levée de la tutelle du père

Avant l’établissement de tout document administratif pour leurs enfants, y compris la carte d’identité nationale, les femmes divorcées au Maroc doivent avoir l’autorisation du père. Elles appellent à la levée de cette exigence dans la réforme du Code...

« Épouse-moi sans dot » : un hashtag qui fait polémique au Maroc

Le hashtag « Épouse-moi sans dot » qui s’est rapidement répandu sur les réseaux sociaux ces derniers jours, a suscité une avalanche de réactions au Maroc. Alors que certains internautes adhèrent à l’idée, d’autres la réprouvent fortement.

Code de la famille : les féministes marocaines face à l’opposition de Benkirane

Le secrétaire général du Parti justice et développement (PJD), Abdelilah Benkirane, a vivement critiqué le mouvement féministe qui milite pour l’égalité des sexes dans le cadre de la réforme du Code de la famille, estimant que son combat vise à...

Maroc : Les femmes toujours "piégées" malgré des avancées

Le Maroc fait partie des pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord qui travaillent à mettre fin aux restrictions à la mobilité des femmes, mais certaines pratiques discriminatoires à l’égard des femmes ont encore la peau dure. C’est ce...

Malika El-Maslouhi heureuse de son voyage « magique » au Maroc

La mannequin maroco-italienne Malika El Maslouhi s’est récemment rendue au Maroc, où il a passé de bons moments. Elle évoque un voyage « magique ».