Avec un vote très serré de 27 voix "pour", 25 "contre" et une abstention, la Commission des stupéfiants des Nations Unies (CND) a "ouvert la voie à la reconnaissance du potentiel médical et thérapeutique de cette drogue récréative couramment utilisée, mais encore largement illégale", a indiqué un communiqué de l’ONU. Lors du vote, rapporte L’Opinion, le Maroc était le seul pays de la région MENA a avoir voté "pour", à l’opposé de l’Algérie, l’Égypte, l’Irak, la Libye et la Turquie ayant voté « contre ».
Pour le Dr Allal Amraoui, chirurgien et député Istiqlalien, " il faudrait au Maroc un cadre légal et réglementaire sur ce sujet, car la répression seule a montré son inefficacité. Elle est injuste dans notre contexte", a-t-il souligné, ajoutant qu’ « il serait plus rentable, en termes de santé publique, d’être plus efficace dans la lutte contre le tabagisme, qui fait plus de dégâts et qui est la porte d’entrée vers la consommation du cannabis ", sans oublier « l’aspect relatif à l’usage thérapeutique et celui de la recherche scientifique qu’il faut prendre en considération. Aujourd’hui, nous gagnerons tous si ce débat se faisait sereinement, loin de toutes polémiques politiciennes stériles ».
À en croire les experts de Prohibition Partners, une société britannique spécialisée dans le consulting pour le marché du cannabis, si le commerce du cannabis est légalisé, le Maroc pourrait gagner près de 944 millions de dollars dès la première année. De plus, 90 000 à 140 000 familles dépendent de la culture et de la commercialisation du cannabis dans le nord du Maroc et emploieraient environ 800 000 personnes.