Une cinquantaine d’individus ont été arrêtés mercredi au Maroc lors d’une importante opération visant des membres présumés de groupes djihadistes.
RABAT, 14 sept (AFP) - Les élections communales, qui se sont déroulées le 12 septembre au Maroc ont freiné la poussée politique des islamistes dans le royaume, quatre mois après les attentats terroristes perpétrés à Casablanca.
Seule formation politique islamiste légale du Maroc, le parti Justice et développement (PJD) n’a remporté que 593 sièges sur les 23.689 fauteuils de conseillers municipaux qui étaient à pourvoir, et ne s’est classée qu’en onzième position parmi les 26 partis politiques en présence.
Les deux piliers de la coalition gouvernementale, l’Istiqlal (nationaliste) et l’Union socialiste des forces populaires (USFP) sont arrivés en tête avec respectivement 3.890 et 3.373 sièges, dans un paysage politique au demeurant très atomisé.
La stabilité politique a marqué les résultats de ce scrutin qui s’est déroulé sans enthousiasme - le taux de participation, d’un peu plus de 54%, a été nettement plus faible que celui de 75% enregistré lors des précédentes communales en 1997.
Le faible score des islamistes apparaît, si l’on s’en tient aux chiffres, comme un coup d’arrêt après la percée électorale réalisée par le PJD lors des législatives de septembre 2002.
Ce parti était alors arrivé en troisième position, sur le plan national, et était devenu la première force d’opposition parlementaire après la constitution d’un gouvernement de large coalition autour du Premier ministre apolitique Driss Jettou.
Mais les responsables politiques, qui se réjouissent du résultat de ces communales qui ont "consolidé le processus de démocratisation" du pays, n’ignorent pas les aspects artificiels de cette baisse d’influence apparente des islamistes.
Le PJD, dont c’était la première participation à un scrutin communal, avait "volontairement" limité le nombre de ses candidats, en partie au moins pour répondre à une campagne qui lui avait attribué la "responsabilité morale" des attentats terroristes de Casablanca - perpétrés par des intégristes islamistes.
Ce parti - incité en cela par les autorités, selon certains de ses responsables - n’avait ainsi présenté de candidats que dans 18% des circonscriptions avec, au total, 3% des candidats en lice.
Les islamistes soulignent que, dans un contexte défavorable, les résultats obtenus sont loin d’être négligeables. Ils soulignent notamment les bons scores enregistrés dans les grandes villes, citant Meknès (est), Tétouan (nord) ou Beni Mellal (centre).
Dans la capitale économique Casablanca, où le PJD n’était présent que dans la moitié des circonscriptions, ses candidats sont arrivés en troisième position enlevant 16 sièges de conseillers contre 19 pour l’Istiqlal et 17 pour l’USFP.
Les résultats définitifs enregistrés dans l’ensemble des villes, qui n’avaient pas tous été communiqués officiellement dimanche, permettront de mesurer l’ampleur réelle de cette première apparition des islamistes marocains sur le terrain de la gestion communale.
"Le parti aurait pu faire beaucoup mieux", a assuré l’un de ses responsables dès l’annonce des résultats officiels.
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