Déjà deux ans que le Maroc et l’Espagne ont adopté une nouvelle feuille de route de leurs relations. Le 7 avril 2022 à Rabat, Pedro Sanchez et Mohammed VI avaient défini dans ce document les points de discorde à régler pour normaliser les relations entre leurs pays. En ce qui concerne la délimitation des eaux territoriales avec les îles Canaries, qui figure parmi ces points, rien n’a bougé, révèle HuffPost, notant qu’aucun des deux pays n’a fourni d’informations sur l’état actuel des négociations sur cette question.
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Pourtant, les deux parties ont expressément mentionné dans la feuille de route que « le groupe de travail sur la délimitation des espaces maritimes sur la côte atlantique sera réactivé, dans le but de réaliser des progrès concrets ». Rabat et Madrid doivent parer au plus pressé pour trouver une réponse claire et urgente à cette question cruciale afin d’éviter de nouvelles tensions. La Marine royale marocaine mène actuellement des manœuvres militaires dans les eaux du Sahara, au large des îles Canaries, ce qui a suscité des craintes de la part du gouvernement de l’archipel. Ces exercices ont démarré le mois dernier et vont se poursuivre jusqu’en juin.
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En 2020, le Maroc avait approuvé deux lois relatives à la délimitation de ses eaux territoriales, incluant les eaux autour de l’archipel dans la zone économique exclusive (ZEE) de l’Espagne « jusqu’à la limite extérieure du plateau continental ». En raison du conflit avec les îles Canaries sur cette question, le Maroc a reporté l’entrée en vigueur de ces lois afin de trouver un accord avec l’archipel qui souhaite que la délimitation soit réalisée dans le respect de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Le Maroc et l’Espagne ont d’autres points de friction tels que la souveraineté de Ceuta et Melilla, des îles Chafarinas, de l’îlot Perejil et des rochers de Vélez de la Gomera et d’Al Hoceima, revendiquée par le royaume.