L’enseignement de la langue amazighe généralisé dans les écoles marocaines
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Des acteurs politiques affichent leur opposition aux accords de prêt d’un montant de 130 millions d’euros et d’une subvention de 4,7 millions d’euros signés par le ministre délégué chargé du Budget et la Directrice de l’Agence française de Développement à Rabat pour financer le renforcement de l’enseignement en français dans le système éducatif marocain.
Ahmed Abbadi, parlementaire du groupe du progrès et du socialisme à la Chambre des représentants, a contacté le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement primaire et du Sport pour l’alerter sur la nécessité de mettre fin à l’hésitation concernant la question des langues d’enseignement et l’enseignement des langues. Selon ses explications, les deux accords signés le 20 mars – Journée mondiale de la langue française – qui consacrent l’enseignement en français, invitent « à s’interroger sur ce que le secteur de l’Éducation nationale et de l’Enseignement primaire et du Sport avait révélé auparavant concernant l’orientation vers l’adoption de l’anglais dans l’enseignement des matières scientifiques à tous les niveaux secondaires d’ici 2030 ». Ces accords, fait observer l’élu, sont en contradiction avec la Charte nationale de l’éducation et de la formation. Ils contredisent également le concept de l’alternance linguistique dans le projet de loi-cadre relatif au système d’éducation et de formation et à la recherche scientifique, qui stipule que l’alternance linguistique est une approche pédagogique et un choix éducatif investissant dans l’enseignement bilingue ou multilingue, visant à diversifier les langues d’enseignement.
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Pour Abbadi, le financement récemment reçu par le gouvernement marocain pour l’ancrage de la langue française dans l’éducation au Maroc « indique clairement la problématique de l’hésitation linguistique et l’incapacité de trancher pratiquement dans le choix adopté, ainsi que le recul par rapport aux engagements précédents de renforcer l’enseignement en anglais à différents niveaux préparatoires et secondaires ». Il a en outre demandé au ministre de l’Éducation nationale de révéler les objectifs de ces deux accords. Il a également interpellé Chakib Benmoussa sur les mesures et les procédures que son département prendrait pour mettre en œuvre les dispositions de la loi-cadre relative au système d’éducation et de formation et à la recherche scientifique liées à l’alternance linguistique et à sa diversité.
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« Nous devons accorder une importance particulière à la langue anglaise, car elle joue le rôle de langue universelle dans les domaines des sciences, de la technologie et des relations internationales, tandis que l’apprentissage des autres langues étrangères doit se faire dans la mesure où elles représentent pour nous une ouverture sur d’autres cultures ou pour des raisons pratiques économiques ou diplomatiques », a fortement recommandé Abdesselam Cheddadi, chercheur en linguistique, à travers un document de recherche présenté au Conseil supérieur de l’éducation. Selon lui, le français doit être traité avec réalisme et prudence. « Le français représente un atout précieux en raison de nos relations passées et présentes avec la France, mais il constitue également un danger si nous le laissons freiner notre projet de développer nos langues nationales », a ajouté le chercheur en linguistique.
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