Maroc : la peur s’empare des chauffeurs de taxis

30 mars 2020 - 14h30 - Maroc - Ecrit par : S.A

La propagation rapide du coronavirus au Maroc provoque un sentiment de peur chez les chauffeurs de taxis. Ils exercent dans la crainte permanente d’être contaminés.

"Au début, et lorsqu’on ne comptait que quelques cas, cela ne nous a pas trop inquiétés. Mais aujourd’hui, on apprend que chaque jour, on dénombre de plus en plus de cas. J’avoue que nous, chauffeurs de taxis, avons peur", confie à Aujourd’hui Le Maroc Abdelkbir, chauffeur de grand taxi depuis 22 ans. Celui-ci craint d’être contaminé au nouveau coronavirus. "A bord du taxi, on a de tout. On n’y prêtait pas trop attention. Aujourd’hui, dès qu’un client tousse ou éternue, on a la peur au ventre et on pense aux postillons partout sur les sièges", affirme-t-il.

Malgré les opérations de désinfection et de stérilisation des établissements, des espaces publics, des banques, des gares routières, des tribunaux et administrations, et des transports en commun y compris les taxis, les craintes des chauffeurs de taxis demeurent. À ces craintes, s’ajoute une colère provoquée par la décision du ministère de l’Intérieur de limiter à 3 au lieu de 6, le nombre de sièges passagers autorisé au niveau des grands taxis.

"Je me lave les mains après chaque voyage maintenant avec du désinfectant ; c’est systématique. Je lave également le taxi de fond en comble. Ceci s’avère coûteux. À l’obligation de ne faire monter que trois passagers, s’ajoutent désormais de nouveaux frais. La situation est très compliquée. Notre recette quotidienne est passée de 700 à 200 DH. Les gens ne bougent pratiquement plus et les clients viennent à compte-gouttes", se lamente Brahim, un autre chauffeur de taxi.

Et d’ajouter : "J’ai déserté l’aéroport [de Mohammed V de Casablanca] soucieux de préserver ma santé et celle de mes proches. Devoir embarquer des voyageurs potentiellement contaminés ne m’inspirait pas confiance. J’avais décidé d’emmener les clients à l’aéroport mais ne jamais en prendre au retour", confie Brahim.

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