Un mariage arrangé au Maroc finit par un procès pour viol en Espagne

4 mai 2022 - 20h40 - Espagne - Ecrit par : P. A

Une Marocaine a déposé une plainte contre son mari, également d’origine marocaine, devant le tribunal de Saragosse. Elle demande de le condamner pour viol.

Le couple n’a pas vécu de relation amoureuse avant son mariage arrangé par leurs familles au Maroc en 2019. Le mari, Yassine B., vivait dans la capitale aragonaise depuis un certain temps et s’est rendu au Maroc pour convoler en justes noces avec sa femme qui l’a rejoint un plus tard, en septembre 2020, après qu’il a rempli toutes les formalités administratives pour un regroupement familial, fait savoir Heraldo.

Mais une fois en Espagne, la femme l’a informé qu’elle ne voulait pas vivre avec lui. Pourtant, elle a vécu dans le même appartement que le mari jusqu’en février 2021, avant de porter plainte. « Nous n’avons eu de relations sexuelles que pendant les trois jours où nous étions ensemble au Maroc pour le mariage. Quand elle est arrivée ici, elle ne m’a même pas laissé l’embrasser. Elle dormait au salon et moi dans ma chambre », a déclaré le mari qui a rejeté les accusations de viol et de séquestration de la femme.

À lire : Un Marocain poursuivi pour viol après un mariage forcé

« Je l’ai épousé par obligation », a déclaré la femme qui a comparu par visioconférence devant le tribunal. Selon son témoignage, elle a convenu avec son mari de faire chambre à part jusqu’à ce qu’elle trouve un logement. Mais ce dernier l’aurait agressée sexuellement à deux reprises. 

La plaignante a souligné que ces faits se sont produits dès les premiers jours de son arrivée en Espagne et qu’après, l’accusé n’a plus essayé d’avoir des relations sexuelles avec elle, ajoutant par ailleurs qu’« elle avait peur » parce que le mari l’a menacée de mort à plusieurs reprises. La sœur du prévenu, qui vivait avec le couple, a rejeté les allégations de sa belle-sœur, précisant que celle-ci n’a jamais été séquestrée ni demandé la permission à son mari avant de quitter l’appartement. Pour le procureur, ces faits ne sont pas constitutifs de crime.

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