Maâti Monjib qualifie d’« illégale » sa suspension de l’université
L’historien marocain et défenseur des droits humains Maâti Monjib fait à nouveau l’objet d’une décision qu’il juge « illégale ». Pour lui et son comité de soutien, il s’agit...
Maâti Monjib, professeur d’Histoire et militant des droits humains devrait être à l’Université de Tours cette année comme enseignant invité. Mais, depuis le 29 décembre dernier, il est incarcéré au Maroc et condamné à un an de prison ferme, pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État ».
Le professeur d’Histoire a déjà travaillé au sein du laboratoire CITERES, à l’Université de Tours en 2019. Cette année, il était encore attendu pour travailler au sein d’EMAM, Équipe Monde arabe et Méditerranée, sur les mouvements sociaux au Maghreb. Mais contre toute attente, le 27 janvier dernier, Monjib a été condamné à un an de prison ferme pour « fraude » et « atteinte à la sécurité de l’État ». Informée de son arrestation, l’Université de Tours a décidé de voter une motion de soutien, rapporte France3.
Pour l’avocat Vincent Brengarth, du cabinet parisien Bourdon, « il est très difficile d’obtenir des informations précises sur ce dossier. Le jugement a été rendu sans qu’il soit présent, par contumace, alors qu’il était en prison depuis fin décembre… C’est à l’évidence un déni de justice ». L’ONG Amnesty International a d’ailleurs fait usage du terme de « prisonnier d’opinion », à propos de Maâti Monjib, et le comité de soutien a obtenu un grand nombre de signatures, informe la même source.
Pour la Vice-présidente de l’Université de Tours, en charge des Relations internationales et aussi spécialiste de Droit public et de Droits de l’Homme, Colombine Madelaine, « il s’agit clairement d’une instrumentalisation terrifiante. Ce qui se passe est terrible, le Maroc, en théorie, est soumis au Pacte international sur les Droits civils et politiques, le PIDCP. Tout le monde est choqué, c’est du jamais vu, une violation aussi grossière et patente des garanties de droit à un procès équitable ».
Toutefois, la double nationalité, française et marocaine de M. Monjib, devrait entraîner une intervention des autorités françaises dans cette affaire. Mais, déjà, William Bourdon et Vincent Brengarth, les avocats français de M. Monjib veulent bien saisir le Quai d’Orsay et promettent des actions dans les prochains jours. Ils réclament sa mise en liberté immédiate, puisqu’ils auraient été informés de la détérioration de l’état de santé du professeur.
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