« Nous vivons dans la panique et la terreur à cause des bombardements indiscriminés des avions israéliens qui ont ciblé depuis ce matin plusieurs maisons proches de la nôtre, et nous ne savons toujours pas comment sortir d’ici. […] un raid qui a visé une maison dans une rue voisine a fait chuter mon mari de sa moto, ce qui lui a causé des fractures », a déclaré à Hespress Karima, une Marocaine résidant dans la ville de Sarafand, au sud du Liban. Des craintes justifiées. « Au cours de la nuit de lundi à mardi, l’armée a frappé des dizaines de cibles du Hezbollah dans de nombreuses régions du sud du Liban », a indiqué ce mardi l’armée israélienne dans un communiqué.
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À en croire cette mère de cinq enfants, la majorité des familles marocaines de la ville, qui sont environ une vingtaine, n’ont pas encore réussi à fuir vers la capitale par crainte que les frappes israéliennes ne ciblent les routes y menant. Elle s’étonne que « l’ambassade du Maroc à Beyrouth n’ait pas informé les Marocains du Liban de la nécessité de partir avant que la situation ne se détériore, comme l’ont fait d’autres pays tels que la Jordanie et le Royaume-Uni avec leurs ressortissants ces deux derniers jours ».
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Aucun vol n’est disponible pour le Maroc. « J’ai essayé de contacter ma famille au Maroc pour qu’elle me réserve un billet de retour si je parviens à sortir de la ville, mais elle m’a confirmé que tous les vols entre le Liban et le Maroc étaient suspendus. Les seuls vols encore en partance des aéroports libanais sont ceux à destination des Émirats, et le prix d’un billet atteint dix mille dirhams. La détérioration de la situation financière de la majorité des Marocains du Liban les empêche de payer ce prix élevé, d’autant plus qu’ils ont des enfants », déplore Karima. Une source de Royal Air Maroc (RAM) a confirmé que la compagnie ne dispose plus de liaison directe entre le Maroc et le Liban, cette dernière étant suspendue depuis le début de la pandémie de Covid-19.
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Karima espère l’organisation d’opérations de rapatriement pour rentrer au Maroc. « L’ambassade nous avait confirmé que les opérations de rapatriement ne commenceraient qu’en cas de guerre déclarée entre les deux parties, mais nous sommes actuellement pratiquement en état de guerre et les régions du sud se sont transformées en une autre Gaza », s’est alarmée la mère de famille. Elle implore le roi Mohammed VI de donner ses hautes instructions aux responsables afin d’affréter des avions militaires pour rapatrier les Marocains du Liban dans les plus brefs délais.