L’alphabétisation à distance est née au Maroc

10 février 2004 - 15h13 - Maroc - Ecrit par :

Une première mondiale. Un ingénieur marocain a mis au point le premier dispositif d’alphabétisation à distance au monde. Directeur de recherches au cabinet Progress Partner, Brahim Zriba, espère contribuer à la lutte contre l’analphabétisme.

C’est une première mondiale. L’ingénieur d’Etat marocain, Brahim Zriba, vient de mettre en place le premier dispositif d’alphabétisation à distance. Basé sur les technologies de l’information et de la communication, le procédé sera présenté officiellement le 17 février prochain, à l’occasion de la semaine de l’innovation. L’invention, dont les grands contours restent encore secrets (en attendant, précise l’auteur, l’aboutissement de quelques démarches notamment pour la protection au niveau de l’OMPIC), consiste en une solution permettant à un apprenant analphabète d’apprendre d’une manière autonome et individuelle la lecture, l’écriture, le calcul et la résolution des problèmes en utilisant un ordinateur connecté à Internet ou Intranet. Brahim Zriba est directeur de la recherche et Développement du département e-learning à Progress Partner, cabinet de conseil et de formation dans le domaine industriel. « Je ne suis pas à proprement parler un spécialiste de l’informatique. Mais cette discipline m’intéresse particulièrement », reconnaît M. Zriba qui a présenté dès avril 2002 une cellule e-learning de la division de la politique et l’analyse scientifique de l’Unesco qui en a fait une bonne appréciation. C’est fort de cette reconnaissance qu’il continue dans ses démarches en vue d’une homologation.

Deux mois plus tard, son projet est en phase d’incubation à l’ENSIAS, qui est l’une des étapes les plus délicates. Après acceptation du comité, et après développement du prototype de solution, l’invention est soumise à un test effectué sur un échantillon d’analphabètes réduits. Les résultats obtenus ont été probants. Aujourd’hui, le projet est rentré dans la phase d’industrialisation. Le jeune ingénieur marocain espère s’investir dans la bataille contre l’analphabétisation. « Le Maroc est en mauvaise posture aussi bien sur l’analphabétisation que sur l’illettrisme, phénomène peu pris en considération, mais qui frappe, dans un pays aussi développé comme la France, environ 10% de la population ».

L’avantage du procédé de Progress Partner, c’est que, « en plus d’être souple, il est bon marché ». « La nouveauté réside dans l’accès. Tout un chacun peut utiliser cet outil sans avoir besoin nécessairement d’un clavier ou d’un écran ». La solution comporte de « multiples avantages avec une adaptation sectorielle du contenu de la formation et une flexibilité horaire qui surplombe les contraintes professionnelles ou personnelles de l’apprenant qui peut opter pour une formation individualisée. Pour les entreprises et les collectivités, le retour sur investissement est garanti ».
La motivation essentielle de « Progress Partner » cabinet spécialisé en Formation, Conseil et Logiciel, est d’intégrer la lutte contre l’analphabétisation, laquelle est loin d’être gagnée. « C’est possible d’y arriver , poursuit M. Zriba. « Il y a sept millions de détenteurs de téléphones portables au Maroc. Dans ce nombre il y a des analphabètes qui arrivent à exécuter les fonctions essentielles d’un appareil numérique.

Cela montre qu’il est possible de réduire l’analphabétisme par de nouveaux procédés. » En attendant, Brahim Zriba et son invention sont encore en quête de reconnaissance. Une nécessité qui passe peut- être par un cachet du ministère.

Adam Wade - Aujourd’hui le Maroc

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Education - Informatique - Alphabétisation - Formation

Ces articles devraient vous intéresser :

Office des changes au Maroc : du nouveau pour l’e-commerce

Les jeunes entreprises innovantes en nouvelles technologies ont désormais une dotation commerce électronique plafonnée à un million de dirhams par année civile, selon la version 2024 de l’Instruction générale des opérations de change (IGOC).

Quand la rentrée scolaire pousse les Marocains à l’endettement

L’approche de la rentrée scolaire et la fin des vacances d’été riment souvent avec le recours aux prêts bancaires devant permettre aux parents marocains de subvenir aux besoins de leurs enfants. Et, les banques se livrent une concurrence très forte.

Écoles privées au Maroc : hausse des frais et colère des parents

Des écoles privées ont décidé d’augmenter les frais de scolarité à la prochaine rentrée au grand dam des parents d’élèves. Préoccupée, une députée du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) appelle le gouvernement d’Aziz Akhannouch à agir pour empêcher...

Des conditions strictes pour enseigner dans le privé au Maroc

Le ministère de l’Éducation nationale a récemment autorisé les enseignants du public à donner des cours supplémentaires dans le privé, sous certaines conditions. Pour arrondir leurs fins de mois, ces professeurs devront obtenir une autorisation...

Maîtrise de l’anglais : le Maroc à la traîne

Alors que les Marocains délaissent de plus en plus le français pour l’anglais, le Maroc est encore à la traîne quant à la maitrise de langue de Shakespeare.

Maroc : des centres pour former les futurs mariés

Aawatif Hayar, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, a annoncé vendredi le lancement, sur l’ensemble du territoire du royaume, de 120 centres « Jisr » dédiés à la formation des futurs mariés sur la gestion de la...

Maroc : une école mise en vente avec ses élèves ?

Au Maroc, un agent immobilier se retrouve malgré lui au cœur d’une polémique après avoir publié une annonce de vente d’une école privée en incluant les élèves.

L’arabe obligatoire dans une école en Belgique

Un établissement catholique flamand propose un cours d’arabe obligatoire à ses élèves de dernière année, une initiative inédite en Belgique.

Écoles privées au Maroc : mauvaise nouvelle pour les parents

Mauvaise nouvelle pour des parents d’élèves au Maroc. Des écoles privées prévoient d’augmenter encore leurs frais de scolarité à la rentrée prochaine.

Après le séisme, le défi éducatif du Maroc sous les tentes

Après le puissant et dévastateur tremblement de terre du 8 septembre, les enfants marocains se rendent à l’école et reçoivent les cours sous des tentes. Certains ont du mal à s’adapter, tandis que d’autres tentent d’« oublier la tragédie ».