Espagne : un vaste réseau de trafic de karkoubi démantelé
La police espagnole a démantelé le plus grand réseau hispano-marocain de production de karkoubi, une drogue très puissante composée d’un mélange de psychotropes, de haschich,...
La drogue des pauvres, plus connue sous le nom de "karkoubi", fait des ravages au Maroc. Vendue entre 2 et 100 dirhams la pilule, cette drogue serait à l’origine des actes de vandalisme commis jeudi à Casablanca par les fans des FAR de Rabat, venus encourager leur équipe face au Raja de Casablanca.
Le "touar" (révolutionnaire) par exemple, psychotrope qui arrive depuis peu directement de Libye, est une drogue qui fait perdre à son consommateur le sens des réalités. Ceux qui en prennent, commettent plus facilement des crimes crapuleux. Les accros au "Timssah" (crocodile) qui provient d’Algérie, meurent quant à eux pour la plupart au bout de deux ans. "Boula Hamra" (ampoule rouge), "Skhouna", "Khrichicha", ou encore "Guadalupe", sont toutes des drogues similaires aux effets dévastateurs.
Des jeunes qui en ont consommé, ont été jusqu’à tuer leur propre famille, explique El Mostapha Daouf, coordinateur de l’association Kifah de lutte contre le karkoubi à Bladi.net. Les auteurs des attentats de Casablanca du 16 mai 2003, auraient eux aussi été endoctrinés grâce au karkoubi.
El Mostapha Daouf, qui habite à Kariane central, célèbre bidonville de Casablanca, père de famille et ex-toxicomane sauvé par sa femme et la volonté de s’en sortir, nous explique également que les effets diffèrent en fonction des drogues utilisées.
Le militant revient pour nous sur les origines du karkoubi au Maroc, qui remonteraient au début des années 1970. La drogue était alors achetée dans des pharmacies avec de fausses ordonnances. Aujourd’hui, le karkoubi arrive de différents pays, notamment d’Algérie et d’Amérique Latine, et est vendu sur les marchés noirs.
Une étude réalisée il y a 4 ans au Maroc, estimait le nombre de personnes consommant des psychotropes dans le pays à près de 3% de la population, d’après Khalid Ouqezza, psychiatre et l’un des auteurs de l’enquête, que nous avons questionné.
Enfin - d’après des chiffres officieux - 57% des détenus de la prison Oukacha de Casablanca ayant commis des crimes, auraient agi sous l’effet du karkoubi, dont la consommation donne des envies de meurtre.
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