La justice espagnole ouvre une enquête sur le retour de mineurs au Maroc

15 août 2021 - 09h20 - Espagne - Ecrit par : P. A

Le parquet général vient d’ouvrir une enquête sur l’opération de rapatriement au Maroc des quelque 800 migrants mineurs arrivés à Ceuta en mai dernier. La justice espagnole qui n’a pas été informée de cette opération, veut tout savoir sur les conditions de retour des enfants marocains.

Le parquet de l’État et celui de Ceuta ne sont pas au courant du plan de rapatriement des mineurs, et encore moins de l’accord convenu entre l’Espagne et le Maroc, indiquent des sources judiciaires à Heraldo.

À lire : Sebta : rapatriement massif vers le Maroc d’enfants marocains

Conformément à l’accord entre le Maroc et le ministère espagnol de l’Intérieur qui fixe un rapatriement de 15 mineurs par jour, un deuxième groupe de quinze mineurs a été rapatrié ce samedi, après celui convoyé vendredi, confirment des sources policières, qui précisent que ces mineurs, provenant du centre Santa Amelia, seront remis aux autorités marocaines de la Direction générale de l’enfance.

À lire : Mineurs : l’Espagne refile la patate chaude au Maroc

Le Maroc se chargera ensuite de « rechercher les familles des mineurs, de procéder aux regroupements familiaux et dans le cas contraire, de les prendre en charge dans un centre d’accueil », font savoir des sources de la délégation du gouvernement à Ceuta. Malgré les instructions royales du roi Mohammed VI à ses ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères en vue d’un règlement définitif de la situation des mineurs non accompagnés en Europe, Rabat ne jouait pas le jeu pour un rapatriement rapide des migrants, déplore la même source.

À lire : Ceuta : le Médiateur contre le rapatriement de mineurs marocains

Le deuxième vice-président de Ceuta, Carlos Rontomé, a quant à lui assuré que « les mineurs vulnérables » qui ont subi une forme quelconque de mauvais traitements ou de harcèlement au Maroc avant leur arrivée à Ceuta, « ne sont pas concernés par cette opération ». « Il ne s’agit pas de rapatrier tous les mineurs en une fois, mais par groupes de quinze. Nous considérons donc que les rapatriements sont effectués avec toutes les garanties », a réagi Rontomé à la suite de la demande du Médiateur et des associations de défense des droits des enfants comme Save the children et l’UNICEF de suspendre ce rapatriement. « Il revient au ministère de l’Intérieur de déterminer la forme du rapatriement », a-t-il conclu.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Ceuta (Sebta) - Enfant - Rapatriement

Aller plus loin

Morad, rapatrié au Maroc, mais toujours décidé à retourner à Ceuta

Le jeune Morad, 16 ans, fait partie du groupe de 15 mineurs du centre sportif de Santa Amelia rapatriés dimanche au Maroc. Mais il reste déterminé à retourner en Espagne dès que...

Mineurs : l’Espagne refile la patate chaude au Maroc

Le deuxième vice-président de Ceuta, Carlos Rontomé, donnant des détails sur l’opération de rapatriement au Maroc des mineurs arrivés en mai dans la ville autonome, a déclaré...

Sebta : rapatriement massif vers le Maroc d’enfants marocains

Le rapatriement des mineurs marocains non accompagnés qui sont arrivés en mai dernier à Sebta a débuté ce vendredi, via le passage frontalier de Tarajal. Le Maroc a donné son...

Ceuta : des ONG dénoncent les retours de mineurs sans assistance juridique

Plusieurs organisations de défense des droits des enfants comme No Name Kitchen, Maakum Ceuta, ELIN, Fondation Racines et Andalucía Acoge sont contre le rapatriement au Maroc,...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : des centres pour former les futurs mariés

Aawatif Hayar, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, a annoncé vendredi le lancement, sur l’ensemble du territoire du royaume, de 120 centres « Jisr » dédiés à la formation des futurs mariés sur la gestion de la...

Maroc : un ancien diplomate accusé de prostitution de mineures risque gros

L’association Matkich Waldi (Touche pas à mon enfant) demande à la justice de condamner à des « peines maximales » un ancien ambassadeur marocain, poursuivi pour prostitution de mineures.

Les Marocains de plus en plus obèses

Près de la moitié de la population marocaine (46 %) sera obèse d’ici 2035, selon les prévisions de la World Obesity Forum.

Maroc : un « passeport » pour les nouveaux mariés

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) appelle à la mise en place d’un « passeport » ou « guide » pour le mariage, dans lequel seront mentionnées les données personnelles des futurs mariés, ainsi que toutes les informations sur leurs...

Hiba Abouk, séparée d’Achraf Hakimi, trouve du réconfort auprès de ses enfants

Affectée par sa séparation avec Achraf Hakimi et la polémique liée à leur divorce, Hiba Abouk continue de garder le moral haut et le sourire grâce à ses enfants Amin (3 ans) et Naïm (1 an).

Maroc : une sortie en voiture vire au drame

Une sortie en famille qui finit en tragédie. Deux sœurs de 19 et 10 ans sont mortes noyées samedi dans le barrage de Smir près de la ville de M’diq, après que l’aînée, qui venait d’avoir son permis de conduire, a demandé à ses parents à faire un tour...

Maroc : une école mise en vente avec ses élèves ?

Au Maroc, un agent immobilier se retrouve malgré lui au cœur d’une polémique après avoir publié une annonce de vente d’une école privée en incluant les élèves.

Hiba Abouk et Achraf Hakimi se retrouvent à Madrid

Un an et demi après leur divorce, Hiba Abouk et Achraf Hakimi ont été vus mardi à Madrid, en compagnie de leurs enfants, Amin et Naim.

Enfants de Dounia Batma : Mohamed Al Turk dénonce une exploitation sur les réseaux sociaux

Mohamed Al Turk, l’ex-mari de Dounia Batma actuellement en détention, reproche à la sœur de l’actrice marocaine, Ibtissam, de chercher à gagner la sympathie des Marocains en publiant des photos de leurs filles, Ghazal et Laila Rose, sur les réseaux...

La justice espagnole sépare une famille marocaine : Nasser Bourita réagit

Suite à la décision de la justice espagnole de retirer la garde des enfants à une famille marocaine établie dans le nord du pays, le ministère des Affaires étrangères a tenu à commenter cette décision et fournir quelques détails.