Ceuta : des mineurs s’évadent pour éviter un retour au Maroc
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De nombreux mineurs marocains continuent d’errer dans les rues de Ceuta. Malgré les conditions de vie difficiles, ils ne sont pas intéressés par un retour au Maroc et sont déterminés à rester en Espagne ou à y revenir par tous les moyens au cas où ils viendraient à être rapatriés.
Avec des marques de brûlure, des blessures et des cicatrices sur le corps, la majorité de ces mineurs vivent dans les rues de Ceuta depuis leur arrivée en mai. Ils mendient pour survivre. « Au début, ils nous donnaient beaucoup à manger, mais aujourd’hui, on en a de moins en moins », raconte à Cadenaser l’un d’eux, originaire de Tétouan et âgé de 12 ans. Pourtant, il n’est pas intéressé par un retour au Maroc.
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Comme lui, Ali (nom d’emprunt), un autre mineur de 15 ans, est décidé à rester en Espagne. « S’ils me rapatrient, je reviendrai en Espagne », assure-t-il. Ali confie qu’il est prêt à tout pour rejoindre son frère aîné à Algésiras le plus tôt possible. C’est pourquoi il traîne dans la zone portuaire, guettant la moindre occasion pour se faufiler dans un bateau et traverser le détroit. « Je suis un vulcanisateur. Je répare les pneus et j’aimerais continuer à travailler ici. La vie au Maroc n’est pas bonne. J’ai abandonné l’école et commencé par travailler très tôt. Ma famille ne veut pas que je revienne », confie Ali. Malgré sa situation de sans-abri, il ne désespère pas. « Ici, les choses changent tous les jours, j’ai bon espoir », a-t-il ajouté.
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Tarek (nom d’emprunt), un autre mineur de 17 ans, ne se plaint pas aussi de vivre dans la rue. « Je me sens beaucoup mieux dans la rue que dans le centre. Là-bas, on étouffe, ils ne nous laissent même pas sortir pour respirer de l’air à la porte. C’est pourquoi je me suis échappé il y a un mois », déclare-t-il, faisant allusion au centre sportif Santa Amelia d’où 55 mineurs ont été déjà rapatriés depuis vendredi. « Mon rêve, c’est de rejoindre l’Espagne et de construire une vie meilleure », confie le jeune homme qui était accro à la drogue. « Je vis dans la rue depuis l’âge de sept ans. A Fnideq, j’ai eu des problèmes de toxicomanie et je suis passé par une très mauvaise passe. Quand je suis arrivé à Ceuta, j’ai tout arrêté. Je ne prends plus rien, j’essaye de m’améliorer », affirme-t-il. Et d’ajouter : « Je veux rester ici. S’ils me rapatrient, je reviendrai, à la nage ou par un autre moyen. Ma mère est contente que je sois ici et me demande de ne pas rentrer au Maroc ».
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Tarek confesse qu’il s’est également échappé du centre sportif et que plusieurs de ses amis font partie du groupe des 55 mineurs déjà rapatriés au Maroc depuis vendredi que le ministère de l’Intérieur a lancé cette opération de retours collectifs. Une opération qui viole le droit international, selon l’ONU et plusieurs organisations de défense des droits de l’homme qui ont demandé sa suspension. La justice espagnole a ordonné la suspension de ces retours, et enjoint le gouvernement de justifier le caractère légal de ces retours collectifs.
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