« Mohammed VI, les limites du pouvoir » (Reportage Arte)
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Dans une analyse, François Soudan, directeur de la rédaction du magazine Jeune Afrique, a décortiqué le règne de Mohammed VI, mettant en avant la détermination, la vision claire et le bon sens du monarque marocain qui a su s’adapter aux exigences du moment.
« Le temps du Maroc n’a jamais été celui du reste du monde, plus encore sous Mohammed VI […] régner c’est durer en s’adaptant aux circonstances, l’important étant de ne pas faiblir au moment d’agir », analyse François Soudan dans un éditorial titré « Mohammed VI : 60 ans et autant de secrets ». Le journaliste y évoque la « détermination » du roi Mohammed VI « face à l’hostilité déclarée de l’Algérie, aux sourdes réticences de la France et aux critiques récurrentes des médias et des ONG européens », soulignant l’engagement du monarque « sur la voie du Morocco First », un état d’esprit qui selon lui « participe au mystère du pouvoir » du souverain marocain.
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L’éditorialiste considère que Mohammed VI a « un avantage indéniable » sur les autres chefs d’État, en ce sens qu’« il ne doit donc rien aux autres, ce qui lui évite de se sentir débiteur de qui que ce soit ». « S’il a hérité, il y a vingt-quatre ans, du trône de son père, il lui a fallu, comme chaque roi avant lui, le conquérir dans le cœur du peuple marocain, car c’est là que résident le fondement et la plus solide garantie de son pouvoir », fait-il observer, soulignant que la réussite des grandes réformes menées par Mohammed VI se justifie par la forte union et la communion de pensée entre le souverain et le peuple marocain.
Au Maroc, « le pouvoir est aussi une affaire de pédagogie, et c’est en faisant le roi que Mohammed VI est au fond le plus simple et le plus proche de son peuple », insiste François Soudan, relevant également que l’islam et la qualité de Commandeur des croyants du souverain sont « au cœur de sa légitimité », mais aussi « un formidable agent de stabilité sociale, un auxiliaire d’éducation populaire, un ciment du trône et une composante essentielle de la marocanité ».
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L’éditorialiste de Jeune Afrique critique par ailleurs les récentes enquêtes menées par des journalistes « londoniens de The Economist et du Times » sur la supposée « disparition » du roi et la prétendue influence d’une famille de kickboxeurs sur le monarque, affirmant qu’il s’agit d’une compilation de rumeurs. « Les auteurs de ces enquêtes le reconnaissent eux-mêmes : faute d’accès au Palais, ils ont travaillé sur la base de rumeurs et de sources anonymes de seconde main… », écrit-il. Et d’ajouter : « On peut certes trouver des circonstances exténuantes à ces journalistes étrangers en mal de buzz […] ils en sont réduits à interpréter des fantasmes. Jamais l’incompréhension des codes de la monarchie chérifienne n’aura été aussi vive ».
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