Des membres de la police exerceraient des pressions sur les deux hommes qui ont filmé deux policiers en train de proférer des insultes racistes à l’encontre d’un Égyptien, lors d’une interpellation dans la nuit de samedi à dimanche dernier, dans la Seine, à l’Ile-Saint-Denis. Les deux hommes viennent de porter plainte.
L’avocat des plaignants dénonce un "préjudice d’anxiété et d’angoisse". "Mes clients sont bel et bien victimes. Ils étaient morts de trouille au moment de tourner cette vidéo ; et depuis, ils subissent un important préjudice d’anxiété et d’angoisse", déclare Arié Alimi. Les deux hommes qui ont filmé l’interpellation raciste, affirment avoir vu une voiture de police passer devant leur domicile avec insistance. À en croire leur avocat, la polémique née autour de la diffusion de la vidéo de l’interpellation, serait à l’origine des pressions dont ils sont l’objet.
Sur son compte Twitter, Taha Bouhafs, journaliste du site Là-bas si j’y suis, avait publié la vidéo d’une scène qui s’est déroulée après l’interpellation du suspect. "Un bicot comme ça, ça nage pas. […] Ha ha, ça coule, tu aurais dû lui accrocher un boulet au pied", peut-on entendre. Suivra un concert de rires.
Cette vidéo a suscité de nombreuses réactions. Pour le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, c’est une "indignation légitime". Il a d’ailleurs promis de faire "toute la lumière" sur cette affaire. "Le racisme n’a pas sa place dans la police républicaine", avait-il martelé dans un tweet.